Cuba : l'ambassade américaine rouverte à La Havane après plus de 50 ans ?

La Havane ne veut pas que l'ambassade soit rouverte avant que Cuba ait été rayé de la liste noire des pays soutenant le terrorisme, ce qui pourrait prendre encore des mois. Washington insiste pour que cette étape symbolique soit atteinte avant le sommet des Amériques, qui se tiendra les 10 et 11 avril au Panama.
L'ambassade (ici en 2007) avait été fermée en 1961 et était devenue depuis le symbole des tensions entre l'île communiste et le grand pays capitaliste.

Le processus de normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis, lancé en décembre par les deux pays, avance à grands pas. Ainsi, Washington vise une réouverture de son ambassade à La Havane d'ici avril, rapportent vendredi 6 février l'agence Reuters, citant des responsables de l'administration américaine.

Fermée en 1961, elle était devenue depuis le symbole des tensions entre l'île communiste et le grand pays capitaliste. Le dirigeant cubain Fidel Castro avait même qualifié le bâtiment de "nid d'espions" et des manifestations étaient régulièrement organisées devant ses portes.

     | Lire Fidel Castro en photo pour la première fois depuis six mois

Une rencontre entre Obama et Castro prévue en avril

Washington presse La Havane d'accepter la réouverture de cette ambassade en dépit de la position cubaine, qui réclame au préalable d'être retiré de la "liste noire" des pays accusés par les États-Unis de soutenir le terrorisme. L'administration américaine espère de son côté rétablir les relations diplomatiques avec Cuba avant le sommet des Amériques, qui se tiendra les 10 et 11 avril au Panama et où Barack Obama rencontrera son homologue cubain Raul Castro pour la première fois depuis la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, en décembre 2013.

Le processus de retrait de la liste, mené par le département d' État, pourrait cependant prendre davantage de temps, peut-être jusqu'en juin voire plus tard, selon deux responsables américains cités par Reuters.

La "liste noire" des pays soutenant le terrorisme en cause

Cuba a été placée sur la liste en 1982 au motif que Fidel Castro, qui présidait alors l'île, armait et formait des guérillas communistes en Afrique et en Amérique latine. Trois autres pays seulement y figurent : l'Iran, le Soudan et la Syrie.

En disparaître serait une victoire symbolique majeure pour La Havane, qui se dit victime d'une injustice. Selon les sources cités par Reuters, si le gouvernement cubain n'en a pas fait stricto sensu une condition indispensable au rétablissement de liens, les délégués cubains ont clairement indiqué aux représentants de Washington que La Havane souhaitait disparaître de cette liste avant une réouverture des ambassades.

La présence de Cuba sur la liste noire en cours de réexamen

Aux États-Unis d'ailleurs, la présence de Cuba sur la liste noire fait débat depuis quelques années. La Maison blanche, disent ces responsables américains, ont ordonné au département d'Etat de réexaminer la présence de Cuba sur la liste noire.

Pour parvenir à cet objectif, Obama doit soumettre au Congrès un rapport établissant que La Havane n'a soutenu aucune activité liée au terrorisme dans les six derniers mois et qu'elle a fourni des assurances qu'elle ne le ferait pas à l'avenir. Cuba serait alors automatiquement retiré de la liste au terme d'un délai de 45 jours.

Le levée de l'embargo sera plus longue

Depuis leur annonce historique et quasi simultanée du 17 décembre dernier, Obama et Castro ont délégué des représentants pour discuter dans le détail du processus de normalisation. Un premier cycle s'est tenu le mois dernier à La Havane, un deuxième est prévu pour ce mois-ci ou début mars à Washington. Si la reprise de relations diplomatiques peut intervenir rapidement, la normalisation sera plus longue, notamment la levée de l'embargo décrété par Washington contre l'île communiste en février 1962.

US Interests Section in Havana par Arderiu. Via Wikimedia Commons CC License by.

Commentaires 2
à écrit le 10/02/2015 à 20:44
Signaler
Le 28 octobre 2014, les USA et Israël votaient seuls contre la résolution N°23 de l’ONU, vote dénoncé par l’UPR dans l’analyse : L’ONU condamne l’embargo américain à Cuba pour la 23e année consécutive. Si les USA affichent un rapprochement diplomat...

à écrit le 06/02/2015 à 13:03
Signaler
Ce sera une erreur dont le gouvernement cubain va regretter pour les années à venir. Comme bien disait Fidel Castro, "on ne doit pas faire confiance aux Etats-Unis, jamais". Il sait bien de quoi il parle. Les administrations américaines depuis Reagan...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.