La négociation avec Grèce s'est poursuivie ce week-end... au téléphone

Charles Dallara et Jean Lemierre, négociateurs de l'Institut de la finance internationale (Ifi) qui regroupe les créanciers privés de la Grèce, ont quitté samedi matin Athènes pour Paris mais les discussions se sont poursuivies par téléphone durant le week-end.
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Il est peu probable qu'un accord permettant à Athènes d'éviter la banqueroute soit conclu avant la semaine prochaine, a-t-on précisé de même source. "Les choses sont compliquées(...), il y a encore du travail devant nous."

Vendredi soir, après deux jours de discussions, on déclarait que les éléments d'un accord entre la Grèce et ses créanciers privés étaient en train de prendre forme.

"Les éléments d'un PSI (plan de participation du secteur privé, NDLR) volontaire et sans précédent sont en train de prendre forme", a déclaré l'Institut de la finance internationale (Ifi), qui représente les créanciers privés, à l'issue de plus de trois heures de discussions entre son directeur général et les responsables grecs à Athènes.

Dans un communiqué, l'Ifi exhorte toutes les parties à agir de manière décisive pour parvenir à un accord.

"Il est temps d'agir de manière décisive et de saisir l'opportunité de finaliser cet accord historique et de contribuer à la stabilité économique de la Grèce, de la zone euro et de l'économie mondiale."

Les discussions se poursuivront samedi, a déclaré de son côté le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos.

"Rien de sûr ne sera connu avant lundi", a prévenu une source bancaire proche des pourparlers. "Les ministres de la zone euro vont examiner la proposition et diront si nous avons abouti à un accord. Dans le cas contraire, nous retournerons à la table des négociations."

La Grèce négocie depuis des mois avec ses créanciers privés les modalités de cet échange de dette, condition essentielle à la mise en place d'un deuxième plan d'aide de 130 milliards, sans lequel le pays risque de faire défaut dès la fin du mois de mars.

Plus tôt vendredi, plusieurs sources proches des négociations avaient indiqué qu'un accord de principe sur une décote d'environ deux tiers des obligations grecques pourrait être annoncé en fin de journée.

Cet accord devrait se solder, pour les porteurs d'obligations privés, par une perte de 65% à 70% du montant de leurs créances, via un échange de leurs titres actuels contre de nouvelles obligations à 30 ans assorties d'un coupon, ou taux d'intérêt, progressif dont la moyenne avoisinerait 4%, a précisé une source bancaire proche des pourparlers.

La Grèce doit aboutir au plus tard lundi si elle veut assurer le versement à temps d'une nouvelle aide internationale lui permettant d'honorer en mars 14,5 milliards d'euros de remboursements d'emprunts. Cette aide proviendrait d'un plan de renflouement de 130 milliards d'euros concocté en octobre par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

"Les discussions techniques avec les avocats vont probablement se prolonger ce week-end et la semaine prochaine", a dit une autre source proche des discussions, ajoutant qu'une éventuelle participation de la Banque centrale européenne (BCE) était envisagée. "Nous nous attendons à ce qu'elle fasse elle aussi un effort. Cela pourrait passer par un accord spécifique, comme on peut s'y attendre de la part d'une institution comme la BCE", a dit cette source.

Les discussions avaient achoppé la semaine dernière sur le coupon des nouvelles obligations et leur interruption avaient relancé pendant quelques jours les spéculations sur un défaut non maîtrisé de la Grèce, avant que les deux parties se retrouvent autour de la table jeudi.

Pressions

Les pourparlers sont suivis de très près par les ministres des Finances de la zone euro, la Commission européenne et le Fonds monétaire international.

L'optimisme des investisseurs sur le dossier grec avait contribué à la hausse des marchés boursiers et de l'euro ces derniers jours. Tombée en fin de semaine dernière sous le seuil de 1,27 dollar, la monnaie unique se traitait vendredi au-dessus de 1,29 dollar.

De l'issue des pourparlers d'Athènes dépend la mise en oeuvre du plan d'aide de 130 milliards d'euros élaboré en octobre par l'Union européenne, la BCE et la FMI.

Les formalités nécessaires à son application prenant plusieurs semaines, un échec des négociations pourrait empêcher la république hellénique de faire face à ses lourdes échéances de mars, au risque de saper la confiance dans l'euro et d'ébranler la croissance mondiale.

Pour ajouter à la pression, les représentants de "troïka" (FMI, UE et BCE) ont entamé vendredi une série de rencontres avec le gouvernement grec pour discuter des réformes et du plan de soutien.

"L'accord doit être conclu. Il n'y a plus de temps à perdre", a souligné un responsable gouvernemental grec qui a requis l'anonymat.

L'échange d'obligations vise à réduire de 100 milliards le montant de la dette publique grecque, qui dépasse pour l'instant 350 milliards, soit environ 160% du produit intérieur brut. Au total, le second plan d'aide doit permettre à Athènes de ramener son ratio d'endettement à 120% du PIB en 2020.

Mais il implique aussi des mesures d'austérité supplémentaires dans un pays frappé par sa pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale et qui devrait connaître en 2012 sa cinquième année consécutive de récession. Le taux de chômage dans le pays dépasse 18%, un niveau sans précédent, et il approche 50% chez les jeunes, ce qui entretient les tensions sociales. Manifestations et grèves ont lieu presque quotidiennement contre la hausse des impôts et des taxes et le gel des salaires.

Commentaires 46
à écrit le 22/01/2012 à 18:42
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A 160 ou 120%, le poids de la dette reste et restera insupportable et ce n'est pas en enfonçant davantage le pays dans la récession avec de nouvelles mesures d'austérité que ça changera. Si le pari de la finance parasite est de laisser son hôte exsan...

à écrit le 22/01/2012 à 13:20
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vieux dicton lyonnais : « Vois-tu, Gone, vaut mieux devoir qu?avoir prêté »

à écrit le 22/01/2012 à 11:22
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Je vois que l'on s?arrête de travailler le week-end même quand il s'agit de la survie d'un pays, comme quoi la religion du repos dominical n'a rien a reprocher au autre religion que l'on persécute pour leur prise de position doctrinale!

à écrit le 22/01/2012 à 8:50
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C'est quand même simple je te prête de l'argent pour que tu privatises les bien de ton état pour permettre à mes entreprises de racheter à prix bas ces secteurs que tu vas subventionner à un moment ou un autre . Voir pire tes entreprises vont se mo...

le 22/01/2012 à 12:02
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... vive la chaîne de Ponzi !:) Ceci relève de l'escroquerie pure et simple.

le 22/01/2012 à 14:14
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C'était une théorie .. faut que je me renseigne alors sur une chaine de ponzi !

à écrit le 22/01/2012 à 8:42
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la ritournelle continue depuis quelque temps déjà : On est sur le point de finaliser ...blabla . Tous les 3 mois il nous ressortent la chanson grecque de défaut qui sera évité... Elle est belle la guerre économique...

le 22/01/2012 à 13:22
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sans compter les 76 derniers sommets de la dernière chance avec Angela et Nico !!

à écrit le 21/01/2012 à 19:35
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Il suffirait pourtant de modifier les traités de façon à permettre aux pays de l'Union Monétaire à économies faibles de prendre des mesures visant à protéger leurs économies et d'encourager le consommatuer Grec à consommer les produits "Made in Greee...

le 22/01/2012 à 8:08
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sortir de l'Euro est la seule solution, idem pour la France d'ailleurs

le 22/01/2012 à 14:15
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parait que sortir de l'euro fera aussi mal que de rester dans l'euro ...chiche on sort alors?

à écrit le 21/01/2012 à 15:39
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Si la Grèce est "sauvée" il faudra que les banques se rattrapent auprès de leurs clients.

à écrit le 21/01/2012 à 15:17
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Pas de référendum, pas de remboursement.

à écrit le 21/01/2012 à 14:43
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Depuis qu'ils sont abonnés à Free plus rien ne les arrêtent.

à écrit le 21/01/2012 à 14:28
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Ils ont tout compris

à écrit le 21/01/2012 à 13:54
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Le seul terme dans la discussion c'est le temps, gagner du temps pour avoir l'impression de moins perdre d'argent, mettre le temps entre l'irrémédiable et la réalité afin de s'y adapter et de faire adapter l'idée par les autres pour ne pas subir le d...

à écrit le 21/01/2012 à 12:55
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Je suis assez surpris que les nombreux exemples de pays qui ont créé des liens commerciaux et de change afin de se séparer du dollar ne fasse pas école. Le nombrilisme doit certainement expliquer cette étroitesse de vue. Nous pouvons donc constater d...

à écrit le 21/01/2012 à 12:31
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Vivement que cette bombe explose et on sera enfin tranquille comme après la perte du AAA Français... Par contre, Les Grecs, eux, vont le sentirent passer très profondément... ;-)

à écrit le 21/01/2012 à 11:27
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La Grèce va faire faillite, et sortir de l'UEM. C'est ce qu'ils auraient du faire il y a deux ans déjà, ainsi que recommandé par des économistes indépendants. Dans deux ans, ce pays aura une croissance de plus de 5%. Et le Portugal voire l'Espagne se...

à écrit le 21/01/2012 à 10:29
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La bombe de la dette grecque ne sera désamorcée que quand la Grèce sera sortie de l'UEM et de l'UE, les banques et les prêteurs institutionnels prendront la totalité de leurs pertes contre cessions d'actifs fonciers, immobiliers, industriels, bancair...

à écrit le 21/01/2012 à 10:17
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Comme il faut sauver à tout prix les banques et aussi essayer de recouvrir tous les impayés des exportateurs, ils parviendront à un accord par lequel les contribuables passeront encore à la caisse.

à écrit le 21/01/2012 à 10:14
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Hum les utopistes français ont prêté (ah ah ah) 17 milliards en 2010, 15 milliards en 2011 et est garante sur 100 milliards par le biais du FESF. Formidable !

le 21/01/2012 à 14:32
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En France on a de l'argent,on peut payer pour tous.

à écrit le 21/01/2012 à 9:42
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@vive l'europe c'est plutot l'inverse qu'il faut voir. c'est a dire toute la misère qu'apporte une monnaie, l'euro, qui n'est pas adaptée a l'economie du pays. Les seul qui veulent garder l'euro son les banquiers et les politiques enfermés dans leur ...

à écrit le 20/01/2012 à 23:01
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Cela ressemble beaucoup à la restructuration de la dette obligataire Argentine. La difference est que l'Argentine est un pays riche en soi, avec d'énormes ressources naturelles, dont l'economie ne cesse de se développer, avec des voisins qui la sout...

le 21/01/2012 à 2:18
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Il est à craindre de subir le même sort en France . Il y a de plus en plus de malheureux, de plus en plus de SDF, de plus en plus de laissés pour compte. . C'est un désastre. Les suicides se multiplient. Plus d'avenir pour la jeunesse forcée à l'ex...

le 21/01/2012 à 9:32
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Concernant la jeunesse en France et son avenir professionnel, il y a une petite nuance à faire entre: - la jeunesse employable c'est à dire celle issue d'un IUT ou des Compagnons du Devoir avec un Cap qualifiant - la jeunesse inemployable c'est à dir...

à écrit le 20/01/2012 à 19:20
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Je plains les grecques : le peuple, qui n'a plus d'avenir, mais comment continuer de cette façon si absurde? C'est profondément révoltant. Ceux qui s'engraissent pendant cette période sombre de notre histoire vont devoir rendre des comptes un jour au...

le 20/01/2012 à 20:43
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Les grecs n'ont pas été capables de mettre fin à la corruption et au n'importe quoi dans leur pays, certains se sont enrichis grâce aux détournement des subventions européennes et aux détournements de fonds issus des financements à la Grèce car comme...

à écrit le 20/01/2012 à 19:02
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les péripéties grecques devraient alerter tous ceux qui veulent voter FN. En effet nous pouvons tous constater l'énergie déployée par les grecs pour rester dans la zone euro et ne pas revenir au drachme...Ceux qui prônent avec la famille lepen le ret...

le 20/01/2012 à 20:40
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alors que les grecs et leurs politiciens, eux, ont toujours fait preuve d'une grande conscience.Dommage qu'il aient surtout utiliser leur legendaire energie pour eviter de payer des impots et ruiner leur pays mais vous avez raison, ils sont pour nous...

le 20/01/2012 à 20:57
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Je ne pense pas que le peuple grec tienne a rester dans la zone euro. Il y a qu'a voir ce qui se passe dans les rues d'Athenes en allant visiter leurs blogs. Pourquoi ne pas vouloir reconnaitre qu'on s'est tous fait avoir avec l'euro et que cette mon...

le 21/01/2012 à 13:58
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La question est de savoir pourquoi veut on voter pour MLP, alors que l'on n'a aucune raison de suivre ses idées émancipatrices?

à écrit le 20/01/2012 à 18:57
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Pour ceux lecteurs de La Tribune.fr et qui ont du mal à comprendre certaines données concernant la BCE, et si l'accord avec les créanciers prévoit de faire jouer les clauses d'action collective (majorité définie selon le droit grec) pour forcer la mi...

le 20/01/2012 à 20:32
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Nous, en France, n'avons pas la moindre inquietude a avoir. Noyer, homme integre et franc, a dit et repeter que nos banques n'avaient pas besoin de recapitulation.

le 20/01/2012 à 21:13
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C'est sûr qu'à ce rythme là et malgré les prêts de la BCE et les rachats de cette même BCE au pair, elles risquent de finir par capituler.

le 21/01/2012 à 13:33
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Pour la BCE, dont le bilan atteint 2400 Milliards d'Euros, une perte de 22 Milliards n'est pas une catastrophe, elle la monétisera et ça n'aura même pas d'effet sensible sur l'augmentation de la masse monétaire. Par contre, si d'autres pays suivent l...

à écrit le 20/01/2012 à 18:48
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Dans 30 ans, il y aura beaucoup d'eau qui aura coulé sous le pont !, il fallait sortir ces gens-là de l'Europe tout de suite !

le 21/01/2012 à 10:21
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Ces gens là comme vous dites sont les pères fondateurs de la démocratie. Leurs ancêtres ont brisé l'envahisseur Xerxès à 1 contre 100. Si vous pouvez vous exprimer aujourd'hui, c'est grâce à leur courage et leur immense intelligence. Nous leur devons...

le 21/01/2012 à 12:38
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Si on leur doit tout on a qu'à tout leur donner.

le 21/01/2012 à 13:34
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Démocratie qui excluait les esclaves et le femmes il me semble ...

le 21/01/2012 à 16:56
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@ Sub : remettez donc les choses dans leur contexte avant de dire n'importe quoi....

à écrit le 20/01/2012 à 18:35
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un accord par derrière, à la grecque

à écrit le 20/01/2012 à 18:21
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Souvenez-vous, les Français avaient voté contre le traité européen, et vous savez qu'après on a évité de nous demander notre avis. Alors pourquoi devrions-nous rembourser une dette (je parle de la France) qui ne nous concerne pas. C'est maintenant Sa...

le 21/01/2012 à 8:22
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Profitez de la monumentale crise grecque pour tout mettre sur le dos de Sarko... c'est pitoyable... Quand ils ont fait l'Europe monétaire nos technocrates ont sous estimé l'Europe budgétaire qui, pour être efficace, sous entend l'allégeance des éta...

le 22/01/2012 à 13:15
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c'est qur que c'est pas de sa faute le 600 milliards de dette en plus depuisqu'il est là !!!! Faut à tout prix le réélire car il a surement la solution... On se demande pas qui est pitoyable. On le virera cet incapable. C'est d'ailleurs lui qui don...

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