Pacte budgétaire européen : l'opposition allemande joue la montre

L'opposition allemande, qui jusqu'à présent a voté les mesures de lutte contre la crise portées notamment par Angela Merkel, a décidé qu'il n'y avait pas urgence à ratifier le pacte budgétaire européen. Les sociaux-démocrates attendent de la chancelière allemande qu'elle bataille pour des mesures en faveur de la croissance avant d'apporter leurs voix, indispensables à la ratification du pacte au Parlement allemand.
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Alors que l'Irlande annonçait ce mardi organiser un référendum sur l'adoption du pacte d'équilibre budgétaire le 31 mai, en Allemagne, l'opposition a décidé de traîner les pieds. L'opposition sociale-démocrate (SPD) et écologiste a décidé mardi de jouer la montre avant de soutenir le pacte budgétaire européen, espérant obtenir des mesures en faveur de la croissance de la chancelière Angela Merkel, qui a besoin de leurs voix pour le faire adopter. "Il n'y a aucune nécessité de ratifier avant la fin de l'année. Plusieurs pays ont annoncé leur intention de ne ratifier le pacte qu'à la fin de l'année ou début 2013", a déclaré Renate Künast, l'une des responsables des Verts au Parlement allemand, au terme d'une rencontre entre parlementaires de la majorité gouvernementale (conservateurs et libéraux) et de l'opposition.

La coalition, entre la CDU/CSU de Mme Merkel et les libéraux du FDP, espérait que la dernière lecture du texte devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement, puisse être achevée le 25 mai, avant son examen par la chambre haute, le Bundesrat. Elle voulait aussi faire adopter simultanément le pacte fiscal et le MES, le fonds de secours de la zone euro, qui doit entrer en fonction début juillet. Mais il faut une majorité des deux tiers au Bundestag et au Bundesrat pour que le pacte budgétaire soit adopté, ce qui suppose l'accord des sociaux-démocrates et des Verts.

L'opposition ne veut plus soutenir Merkel sans contrepartie

Ces derniers - qui ont jusqu'ici toujours voté avec la majorité les mesures de lutte contre la crise de la dette en zone euro - ont clamé ces derniers jours qu'il n'était pas question pour eux d'apporter leur soutien cette fois-ci, s'ils n'obtenaient pas de contreparties. Ils réclament notamment l'introduction dans le pacte de mesures en faveur de la croissance ainsi que la création d'une taxe sur les transactions financières en Europe ou au moins dans la zone euro.

Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, leur a expliqué que tous les projets en ce sens ont été infructueux pour le moment, et que c'était sans espoir, a expliqué une responsable du parti conservateur bavarois CSU, Gerda Hasselfeldt, au sortir de la réunion. Un impôt boursier, moins vaste, serait éventuellement envisageable, a-t-on expliqué du côté de la majorité, mais Renate Künast a rejeté cette idée, réclamant "beaucoup plus de fermeté" de la part de l'Allemagne pour faire accepter la taxe sur les transactions financières.

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