Crise : Les Italiens fuient les restaurants pour les bars

Crise oblige, les Italiens désormais obligés de renoncer à des dîners au restaurant se reportent sur les bars pour des apéritifs dînatoires.
AFP - Apéritif dînatoire dans un bar italien

Aller au restaurant est devenu trop cher ? Les Italiens ont trouvé la solution pour palier les effets de la crise sur leurs soirées. Pour préserver leurs sorties dans des bars, ils se restaurent désormais.. au bar. Le principe est simple: toute boisson à un prix forfaitaire allant de 6 à 10 euros ouvre les portes à un buffet à volonté. Sur les comptoirs, on trouve des mini-pizzas et des sandwichs, voire des poêlées de légumes et des plats de pâtes aux sauces diverses.

Cette formule, née à Milan il y a une dizaine d'années, s'est désormais répandue dans toute la péninsule. Les atouts de l'"aperitivo" sont nombreux. "Cela nous permet de sortir sans payer un dîner au restaurant et ça attire beaucoup de monde. Peut-être que ça fait grossir un peu, mais c'est bon marché, tout le monde peut se le permettre", confie à l'AFP Lucilla, 24 ans, qui fête l'anniversaire d'une copine dans un bar de Rome. "L'ambiance est plutôt décontractée, on passe un bon moment", renchérit Stefano, 34 ans.

Un modèle "low-cost" en plein essor

La Fédération italienne des établissements publics (FIPE), qui regroupe les entreprises de restauration, confirme la percée des bars qui proposent cette formule: "Non seulement ce modèle économique résiste à la crise, mais il est en pleine croissance", assure Lino Stoppani, président de la Fédération. C'est surtout le bon rapport quantité-prix de ces "restaurants low cost" qui séduit. Cette proposition "s'est insérée à la frontière entre l'apéritif traditionnel et le repas du soir, les consommateurs le choisissent pour dîner à un petit prix", confirme Luciano Sbraga, expert de la FIPE.

Les faibles coûts de gestion sont un avantage pour les patrons de bars: le service en salle est moins dispendieux puisque les clients se servent eux-mêmes. "Nous tirons nos bénéfices de l'affluence des clients, et comme nous en avons beaucoup, l'apéritif s'est avéré être un bon business", se réjouit Cristian Bugiada, barman en chef chez "Freni e Frizioni".

La restauration traditionnelle victime du succès de l'aperitivo

Le succès de la formule se fait toutefois au détriment de la restauration traditionnelle "qui souffre davantage de la crise", indique M. Sbraga. Ces derniers mois, 78% des Italiens ont taillé dans leurs budgets consacrés aux déjeuners et dîners en ville, indiquait récemment une étude Censis-Confcommercio.

Et, selon la FIPE, près de 3.400 entreprises de restauration ont dû fermer définitivement leurs portes en 2011, alors que l'économie italienne est entrée en récession au deuxième semestre 2011. La fréquentation des restaurants devrait encore baisser en 2012, lorsque les Italiens vont sentir les effets de la cure d'austérité prescrite par le gouvernement de Mario Monti: un cocktail de hausse des impôts, réforme des retraites et coupes budgétaires.

Commentaires 5
à écrit le 18/05/2012 à 20:10
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Bon, j'ai entendu dire que les Français iraient tous cet été sur les plages niçoises pour sucer les galets. C'est moins cher et ça met plus de temps à fondre dans la bouche :-)

à écrit le 18/05/2012 à 17:24
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quand on n'a pas d'argent , on ne va pas au bar non plus. on emporte son casse-croute ou sa boite tupperw et sa bouteille d'eau.... et on n'en meurt pas.

à écrit le 18/05/2012 à 12:46
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M'enfin à qui profite la "crise"?

à écrit le 18/05/2012 à 12:23
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À Toulouse, c'est désormais le cas. Les établissements proposent de plus en plus cette formule apéritif / tapas. Je trouve ça beaucoup plus convivial.

à écrit le 18/05/2012 à 10:48
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Très bonne idée. A mettre en place rapidement en France. La mal bouffe laisse de la place aux auto entrepreneurs qui pourront ainsi surfer sur ce mode de restauration.

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