Les créanciers de la Grèce haussent le ton

La troïka des créanciers de la Grèce met dimanche le gouvernement sous pression pour qu'il boucle un nouveau plan bi-annuel d'économies afin d'ouvrir la voie au maintien du pays à flot et dans l'euro.
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Engagés depuis vendredi dans des consultations en coulisses à Athènes, les inspecteurs des comptes grecs mandatés par la Commission et Banque centrale européennes, et le Fonds monétaire international, doivent éplucher aujourd'hui la copie du ministre des Finances, Yannis Stournaras. L'objectif est de finaliser les mesures d'économies de plus de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014 que la Grèce s'est engagée à prendre en échange de son sauvetage financer, mais peine à boucler au vu de l'ampleur des sacrifices imposés et des tiraillement au sein de l'exécutif de coalition formé en juin. Pour tenter d'accorder les violons gouvernementaux avant l'Eurogroupe informel du 14 septembre, le Premier ministre conservateur Antonis Samaras réunira cet après-midi ses alliés, le socialiste Evangélos Vénizélos et le dirigeant de gauche modérée Fotis Kouvelis.

Pour une répression efficace de la fraude fisacle

Selon les médias grecs, la troïka réclame des amendements à l'avant-projet grec, centré sur de nouvelles coupes de salaires publics et compressions des budgets sociaux et de santé, ainsi que des baisses supplémentaires des pensions. Jugeant qu'il manque quelque 2 milliards d'économies, elle prônerait notamment des licenciements de fonctionnaires, un tabou pour Athènes. Partenaires et prêteurs maintiennent aussi la pression pour une répression efficace de la fraude fiscale, l'accélération des privatisations toujours à la traîne, et la poursuite de la dérégulation du marché du travail. Résumant le message de l'Union Européenne, son président, Herman Van Rompuy, a souligné lors d'une visite vendredi à Athènes que la Grèce devait produire "des résultats" pour s'assurer de la poursuite du soutien de ses partenaires. "La clé est le que le gouvernement rétablisse sa crédibilité (...) et mette en oeuvre les nécessaires réformes structurelles", a-t-il insisté dans un entretien publié dimanche par l'hebdomadaire To Vima.

Priorité à un rapport positif avec l'UE et le FMI

Dans le camp conservateur de M. Samaras, pourtant longtemps rétif aux recettes de redressement UE-FMI, la résistance n'est plus de mise: "Notre capacité de négociation est limitée", a affirmé le ministre-adjoint des Finances, Christos Staïkouras, cité par le quotidien Elefthéros Typos. Car pour le Premier ministre, le temps presse pour extraire le pays de la dépression où il s'enfonce, avec un recul anticipé de 7% du PIB en 2012, cinquième année de récession et un quart de sa population active au chomage. "La priorité est un rapport positif de la troïka", seul à même de convaincre les bailleurs de fond de reprendre leur perfusion, avec une tranche vitale de 31,5 milliards de prêts gelée depuis juin, a-t-il lancé samedi.

Le gouvernement espère décrocher ce feu vert en octobre, dans la foulée de la présentation de nouveau plan au parlement. De quoi avoir quelques atouts en main pour faire avancer, lors du sommet européen des 18 et 19 octobre, sa demande d'un étalement sur deux ans de plus, jusqu'en 2016, de l'ajustement budgétaire promis. Désormais moins prompte à brandir le bâton, la chancelière allemande Angela Merkel serait favorable à l'adaptation du programme appliqué à la Grèce, selon le magazine allemand Spiegel. La France, dont le ministre des Finances Pierre Moscovici est attendu à Athènes jeudi, lance aussi les même signaux. Mais il n'est pas certain que ce regain de patience européenne soit partagée par les Grecs, alors que la tension sociale est repartie à la hausse. "Très bientôt, l'immense majorité du peuple grec va réagir", a prédit samedi le chef de l'opposition, Alexis Tsipras, dont la coalition de gauche radicale Syriza est pleine forme, tandis que plus de 12.000 manifestants battaient le pavé à Salonique (nord) pour la rentrée sociale.

 

Commentaires 6
à écrit le 09/09/2012 à 19:59
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Sérieusement je ne comprend toujours pas pourquoi l'Etat grec s'obstine a ne pas taxer les armateurs et l'église a sa juste valeur (sans sombrer dans le délire d'une taxe à 75% évidement).

le 10/09/2012 à 7:31
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Et en France ? Qu'attends t'on pour taxer les lieux de cultes et les revenus des prêcheurs <<<<<?

le 10/09/2012 à 8:33
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tout a fait d'accord? C'est un scandale que l'église, soit dit en passant un des premier acteurs économiques voir le 1er, non seulement ne paye pas d'impôts mais dont les réprésentants , le popes, l'équivalent de nos curés sont rémunérés par l'état.

à écrit le 09/09/2012 à 17:07
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Il n'y a que les sots pour croire que l'on peut tondre un oeuf.

le 09/09/2012 à 17:35
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On peut le manger a défaut de le tondre.

le 09/09/2012 à 18:36
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C'est vrais, et puis le thon c'est bon.

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