Le travailliste Diederik Samson, futur arbitre de l'après-élection aux Pays-Bas

Diederik Samsom, le chef du parti travailliste, pourrait créer la surprise lors des législatives du 12 septembre. Il talonne le parti libéral dans les sondages, et pourrait faire son entrée dans la coalition qui sortira des urnes.
Diederik Samson, leader du parti travailliste néerlandais. Copyright Reuters

Ces derniers mois, tous les sondages donnaient Emile Roemer, le candidat du Parti socialiste (SP), comme favori pour devenir Premier ministre. A deux semaines des élections, revirement total : c'est un autre homme de gauche qui pourrait rafler la mise. Diederik Samsom, 41 ans, chef du Parti du travail (PVDA, social-démocrate), s'est imposé comme ayant une stature d'homme d'Etat. Lors des débats télévisés, il s'est montré plus convaincant qu'Emile Roemer. Souriant mais ferme, il a fait passer le point de vue pro-européen des travaillistes. Il propose de reconstruire l'Etat-providence, mis à mal par les cures d'austérité du gouvernement libéral sortant.

Tour de force politique

Ce fils de médecin originaire de Groningue (nord)  plaide notamment pour l'accès aux soins pour tous. Ancien militant de Greenpeace, il est en train de réussir un vrai tour de force politique. Il ne dirige en effet le PVDA que depuis six mois - un parti qui a beaucoup souffert d'une crise de leadership ces dernières années. Ses anciens chefs, Wouter Bos et Job Cohen, ont démissionné tour à tour, en 2010 et 2012, laissant derrière eux un certain vide... Diplômé en physique nucléaire, Diederik Samsom, spécialiste des questions d'écologie pour le PVDA, a pris la relève. Elu député pour la première fois en 2003, il a gravi les échelons avant d'être finalement plébiscité par la base. En mars, il a été élu comme chef avec 54% des voix, face à Ronald Plasterk, ancien ministre de la Culture.

Végétarien et athée, Diederik Samson a travaillé sa communication


Végétarien et athée, il est un adepte du franc-parler cher aux Néerlandais. Il ne fait pas de promesse inconsidérée et fait prévaloir un certain bon sens sur les questions difficiles, comme l'Europe. Un sujet sur lequel il tient compte des critiques qui fusent de toutes parts - la majorité des Néerlandais refusant de renflouer la Grèce pour une troisième fois. Il n'a pas seulement défini une stratégie claire pour son parti, qui en manquait cruellement. Il a aussi travaillé sa communication. Il paraît détendu et énergique, toujours prêt à livrer quelques anecdotes personnelles. Sa figure de "gendre idéal" doté d'un fort quotien intellectuel plaît aux Néerlandais. A une semaine du scrutin, 47% des électeurs souhaitaient le voir devenir Premier ministre, contre 42% seulement pour le libéral Mark Rutte, le Premier ministre sortant.

Quelle coalition ?


Le PVDA, qui talonne les libéraux dans les sondages, pourrait donc faire partie d'une coalition "violette" avec les centristes du D66, pro-européens. Seul problème: Mark Rutte, soucieux de glaner le maximum de voix, s'est montré jusqu'à la fin de la campagne réticent à cette hypothèse. Il pourrait cependant y être contraint, faute de disposer au Parlement de la même majorité qu'en 2010. Ses anciens alliés, l'Appel chrétien démocrate (CDA) et le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders, accusent tous deux un net déclin.
 

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