La zone euro bientôt dotée de son propre budget ?

Plusieurs pays de l'Union européenne sont favorables à ce que l'ensemble des membres ayant adopté la monnaie unique disposent de leur propre budget. Le montant avancé est de 20 milliards d'euros, correspondant à 0,2% du PIB de la zone euro.
La proposition d'un budget propre à la zone euro a été initialement avancée par le président du Conseil européen Herman van Rompuy afin de stimuler la réflexion sur les moyens d'améliorer l'union monétaire. /Copyright Reuters

Le débat sur la création d'un budget séparé pour les pays de la zone euro fait son chemin avant la réunion du Conseil européen qui se tiendra les 18 et 19 octobre. Dans un article non sourcé à paraître ce lundi dans le Financial Times Deutschland, un budget d'une vingtaine de milliards d'euros, représentant 0,2% environ du PIB de la zone euro, serait ainsi à l'étude. "La contribution de l'Allemagne se monterait à un peu moins de six milliards d'euros par an", rapporte-t-il.

Degré élevé de consensus

Ceux qui avaient été conviés à un dîner privé organisé ces derniers jours pour les ambassadeurs à Bruxelles de la Grande-Bretagne, du Danemark, des Pays-Bas et de la Finlande ont été surpris de constater l'existence d'un degré élevé de consensus à ce sujet.

Cette proposition d'un budget propre à la zone euro a été d'abord avancée par le président du Conseil européen Herman van Rompuy dans un document diffusé en septembre et dont l'objet était de stimuler la réflexion sur les moyens d'améliorer l'union monétaire.

Une union budgétaire totale entre les Dix-Sept pourrait impliquer la création d'un "budget central dont il faudrait définir le rôle et les fonctions", lit-on dans ce document.

Soutien de l'Allemagne

Depuis lors, ces suggestions ont été affinées sous la forme de recommandations qui qui seront discutés lors du conseil européen. Elles l'auront été lors de la réunion de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) de lundi prochain à Luxembourg.

Le concept de budget unique n'est pas encore tout à fait clarifié mais l'Allemagne en soutient fermement le principe et la France n'est pas en reste.

L'appui de la Grande-Bretagne, tel que manifesté dimanche par le Premier ministre David Cameron, n'est pas négligeable : "Il viendra un moment où le principe de deux budgets européens s'imposera, l'un pour la monnaie unique, parce qu'ils (les Dix-Sept) devront se soutenir davantage mutuellement, et peut-être un autre budget, plus large, pour tout le reste", a déclaré dimanche à la BBC David Cameron, une occasion pour lui de calmer l'aile euros-sceptique de son parti, qui tient son congrès depuis ce dimanche.

Plusieurs épineuses questions

Si le principe d'un euro-budget est admissible, encore reste-il à résoudre d'épineuses questions telles que la souveraineté, la discipline budgétaire et les ambitions à long terme.

Certaines propositions circulent déjà, dont celle, appuyée par la France, d'un financement par le biais d'une taxe sur les transactions financières. "Les modalités sont totalement inconnues", a répondu un haut fonctionnaire européen, lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet.

En outre, donner le jour à un tel mécanisme budgétaire supposerait vraisemblablement d'amender à nouveau le Traité de l'UE, processus long, complexe et porteur de divisions.

Commentaires 15
à écrit le 09/10/2012 à 3:32
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@SCHILDER : L'euro n'est pas une monnaie unique mais une monnaie COMMUNE. Là est toute la différence. Et une différence de taille puisqu'elle va amener à la fin de l'Euro. J. Stiglitz (prix Nobel d'économie) nous a prévenus en janvier 2012 que les ...

le 09/10/2012 à 11:23
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Vous avez surement raison, si le statu quo institutionnel est maintenu. Mais peut-être pas, si la Zone Euro avance vers une constitution fédérale.

à écrit le 08/10/2012 à 12:02
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Un budget de 0,2 % est bien trop dérisoire pour relancer la Zone Euro. Soyons clairs : avec ou sans 0,2 %, la Zone Euro ne peut pas survivre dans son état actuel. La monnaie unique doit être accompagnée par une vraie politique économique commune. Une...

à écrit le 08/10/2012 à 8:44
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Pas de patriotisme européen...! Pas de fédération!

à écrit le 08/10/2012 à 6:50
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Si les états de la zone euro se fondent en une fédération avec tous les attributs régaliens inhérent au fonctionnement de la nouvelle Union, il sera temps de poser la question d'un impôt européen sous la forme d'une TVA fédérale comme elle existe au ...

à écrit le 08/10/2012 à 5:38
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"L'Europe...combien de divisions ? " et tout cela pour 0.20 % du GNP ! Circulez y - a rien a voir....

à écrit le 08/10/2012 à 1:55
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Un budget correspondant à 0,2% du PIB de la zone euro, voilà qui prête plus à sourire qu'à autre chose. Et pourtant, les souverainistes montent au créneau sanctifié de la Patrie avec des cris de goret qu'on égorge. En fait, c'est le principe même d'u...

à écrit le 08/10/2012 à 1:26
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Un budget avec quoi à l'intérieur ? plus payer les fonctionnaires européen( avec la pseudo-justification qu'ils ont la double casquette) ? Pouvoir financer un nouveau énorme coût d'infrastructure ( style nouveau siège BCE) ayant dérapé en budget et d...

à écrit le 08/10/2012 à 0:05
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pourvu que l'europe se casse vite la gueule, on fera des economies enormes

à écrit le 07/10/2012 à 22:39
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Très bonne nouvelle. L'UE à 27 est trop grande et disparate pour envisager une fédération, mais l'eurozone s'y prêterait plutôt bien (quoique j'aurais préféré un nombre un peu plus restreint de pays).

à écrit le 07/10/2012 à 22:27
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Elle est belle votre démocratie européenne, tout est décidé sans aucun référendum.... Ou alors comme en 2005, quand le peuple vote Non, ses députés votent oui et c'est le vote des députés qui l'emporte ... Castro, Chavez vont etre jaloux d'autant d'...

à écrit le 07/10/2012 à 22:24
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Il serait temps tout simplement que la zone euro quitte l'EU et se dote en fédération....et laisse les 10 autres avec la GB se débrouiller tout seul....Si la GB n'a pas le courage de quitter l'EU, nous devrions alors avoir le courage de quitter l'EU...

à écrit le 07/10/2012 à 22:08
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et comment sera alimenté ce budget, par d'autres taxes ? Vu ce qu'on nous prend déjà...

à écrit le 07/10/2012 à 20:01
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La messe est dite : nous allons vers une Europe fédérale, mais de force, et sans l'assentiment des peuples qui la composent. Il n'est pas dit que ce château de carte soit suffisant pour sauver une monnaie bancale : l'Euro.

à écrit le 07/10/2012 à 19:49
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Encore une taxe : l'idée ne pouvait venir que de la France. Et si on réduisait le train de vie de l'UE en faisant payer l?impôt sur le revenu à tous les fonctionnaires, en adoptant une seule "capitale" etc.

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