L'Allemagne prête à privatiser, le FMI veut moins d'austérité

Le gouvernement allemand réfléchit à l'opportunité de se défaire de participations dans de grandes entreprises allemandes. Christine Lagarde attend de Berlin un assouplissement de sa politique budgétaire afin de ne pas pénaliser la zone euro.
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L'Allemagne persiste dans son programme d'austérité. Alors que le FMI appelle Berlin à être plus dispendieuse, le gouvernement d'Angela Merkel s'interroge sur l'opportunité de vendre des participations d'Etat dans certaines grandes entreprises.

D'après un rapport du ministère allemand de l'économie et publié par Die Welt, l'Allemagne réfléchit à sortir du capital d'entreprises. Ce rapport propose la création d'une commission ad hoc afin de faire le point et de formuler des propositions. Cette initiative permettrait ainsi à l'Allemagne d'atteindre l'équilibre budgétaire avant 2016, date prévue par la Constitution.

Des opportunités à saisir

Les sommes que pourraient dégager l'Etat sont colossales. Au cours actuel, sa seule participation (14,8%) au capital de Deutsche Telekom s'élève à 5,6 milliards d'euros. L'Etat détient également 25% de la deuxième banque allemande, Commerzbank, cotée 8,4 milliards d'euros sur le marché. D'autres pépites sont également monétisables comme Deutsche Bahn (équivalent de la SNCF est détenue à 100% par l'état), ou encore les aéroports de Berlin, Munich et Cologne.

Le gouvernement estime qu'il existe une excellente opportunité pour les investisseurs à l'heure où les actions offrent de meilleures perspectives de rendements que les obligations d'Etat.

Le FMI prône moins de rigueur en Allemagne

A contre-courant, le Fonds monétaire international exhorte Berlin à revoir sa politique économique. Dans une interview au journal allemand Die Zeit, la directrice de l'institution financière a estimé que l'Allemagne "pouvait se permettre d'aller un peu plus lentement que d'autres dans l'assainissement de leurs finances publiques". Dans l'esprit de Christine Lagarde, il s'agit de "contrer l'effet de ralentissement de croissance provenant des pays en crise qui économisent".

La directrice du FMI a néanmoins estimé que la zone euro pourrait voir sa situation s'améliorer en 2013. Cette embellie restera toutefois très progressive et sera surtout tirée par la croissance mondiale qui affiche quelques signes de reprises.

Commentaires 4
à écrit le 27/12/2012 à 11:13
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c'est une évidence de lapallisse : l'allemagne est pour ainsi dire à l'équilibre de ses finances publiques. Ainsi que certains pays du nord. l'Allemagne devrait faire comme la Suède qui a annoncé un plan de relance de son économie ! Elle accumule dé...

à écrit le 27/12/2012 à 8:20
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le seuil des 3% n'est pas autre chose qu'un leurre pour masquer l?incompétence. Effectivement 3% du PIB consisterait a dire a un industriel que son endettement ne doit pas dépasser 3% de son C A alors que les 3% ne devraient s'appliquer que sur ses ...

à écrit le 26/12/2012 à 18:26
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Le FMI de Lagarde demande en quelque sorte à Berlin de ralentir l'assainissement de ses finances publiques pour ne pas épuiser trop vite les derniers du peloton. Un nivellement par le bas en quelque sorte. Bravo Lagarde, toute dans ses contradictions...

à écrit le 26/12/2012 à 17:59
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Quand vont ils s'apercevoir qu'en privatisant ils se vendent a des puissances étrangères, surement pas maintenant mais les entreprises monopolistiques ne sont pas loin! Et ce jour là qui donnera "ses conseils"?

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