L'UKIP va-t-il favoriser l'indépendance de l'Ecosse ?

Le UKIP a gagné un siège aux élections européennes en Écosse. Une mauvaise nouvelle pour les indépendantistes. A moins que...
Quel impact des Européennes sur l'indépendance de l'Ecosse ?

En Écosse, les élections européennes ont été une répétition générale avant le référendum sur l'indépendance de la région qui se tiendra le 18 septembre prochain. Au vu des résultats, le message est assez négatif pour les indépendantistes. Certes, le Scottish National Party (SNP) reste le premier parti d'Écosse, mais il ne progresse pas. A 28,99 %, il demeure pratiquement au niveau de 2009 et il est loin des 44 % des élections régionales de 2011. Du coup, le SNP se contente de conserver deux sièges et ne parvient pas à gagner un troisième siège. L'autre parti favorable à l'indépendance, les Verts, demeurent aussi stables à 8 %.

Premier siège pour UKIP en Ecosse

Parallèlement, le Labour progresse de 5 points par rapport à 2009 avec 25,92 %, devançant des Tories stables à 17,2 %. Et, surprise, l'UKIP, le parti pour l'indépendance du Royaume-Uni progresse de cinq points pour dépasser les 10 %. Du coup, l'UKIP emporte son premier élu européen écossais. Un choc pour une région qui avait été jusqu'ici rétive à ce parti eurosceptique. Le parti de Nigel Farage a fait une percée jusque sur les Highlands, place forte du SNP, prenant souvent la place des Libéraux-démocrates disqualifiés par leur appartenance à la coalition gouvernementale.

Élections favorables au « non »

A priori, l'équilibre politique écossais est donc défavorable au « oui » à l'indépendance. Les partis pro-indépendance n'ont obtenu que 36 % des voix. Mais, évidemment, la participation a été très faible, 35 %. Le SNP espère donc disposer de réserves de voix, même si les derniers sondages étaient moins favorables au « oui » que ceux de mars et d'avril.

Appuyer la spécificité écossaise

Le SNP pourrait alors mobiliser sur la « spécificité » écossaise. Si UKIP a obtenu un élu en Écosse, le fossé avec l'Angleterre est encore immense. En Angleterre, UKIP emporte 27 % des voix, soit 17 points de plus qu'en Écosse. Les Nationalistes sont donc tentés de mettre en avant le caractère pro-européen de l'Écosse et promouvoir la séparation d'une Angleterre tentée « de se replier sur elle-même. » Est-il bon de rester avec les Anglais dont la vie politique va être dominée par la course à l'échalote des Tories et du UKIP, deux partis minoritaires en Écosse ? De tels propos sont déjà souvent avancés sur Twitter par les partisans du « oui. »

Mais si UKIP s'est implanté réellement en Écosse, si ce n'est pas un vote purement protestataire contre le gouvernement de David Cameron, s'en est fini des chances du "oui". Reste enfin un dernier scénario : le "oui" semble capable de rassembler les mécontentements et le rejet des élites. Un peu comme le vote UKIP. Dans ce cas, certains électeurs écossais du UKIP pourrait voter aussi "oui", contre toute logique nationale.

Rejetée de l'UE par pro-européisme ?

Si le « oui » l'emporte, l'UE devra faire face à une situation cocasse. Sous la pression de Madrid, notamment, qui craint pour la Catalogne, elle pourrait rejeter l'Écosse indépendante de son sein (ce qui signifiera rejeter les 6 élus écossais du parlement européen), alors même que cette dernière pourrait avoir voté la séparation du Royaume-Uni par européisme. C'est le rêve du SNP qui évidemment rendrait le rejet du nouveau pays difficile. Mais ce n'est pas encore la réalité. Pour le moment, le « oui » peut compter sur 42 % des intentions de vote.

Commentaires 7
à écrit le 22/08/2014 à 11:14
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Pour "lisser" toutes ces divisions, il faut un vrai Chef à la tête de l'Europe. Ce Chef devra être capable de réformer l'UE afin de relancer la machine quelque peu enrayée ces derniers temps ..... J'ai une petite idée sur le nom de la personne en que...

à écrit le 27/05/2014 à 11:39
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Bravo monsieur Godin, un article qui est enfin objectif, sauf à la fin peut-être mais reste bien homogène et neutre. Continuez.

à écrit le 27/05/2014 à 1:22
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Au contraire, n'en déplaise à certains, les Ecossais sont finalement plus euroseptiques qu'on ne le pense

à écrit le 26/05/2014 à 22:22
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euh, l'Écosse sans ressources ntaurelles porrait sans problème être évincée du Royaume-Uni, mais voilà, ils ont du pétrole... donc je doute que les "Indépendants" britannqiues les laissent partir aussi facilement :-)

à écrit le 26/05/2014 à 21:34
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Ukip = FN discours simplistes, un peu de haine mais pas trrop, la faute aux autres, rein a proposer excepte des recettes simples et idiotes, donc ca plait aussi en Ecosse highland and lowland.

le 27/05/2014 à 7:48
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Vous vous rendez compte que depuis Cahuzac et maintenant Coppé, vos petits éléments de langage genre "haine", "nauséabond"... ne fonctionnent plus ?

à écrit le 26/05/2014 à 21:15
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Non au contraire, l'UE divise les nations pour mieux les soumettre, mais Union patriotique et historique remettent les choses en place!

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