La campagne officielle pour le référendum écossais est lancée

Les partisans et adversaires de l'indépendance écossaise ont commencé par s'affronter sur le terrain économique. Mais le résultat pourrait se jouer ailleurs.
Anti- et Pro-indépendance de l'Ecosse vont s'affronter jusqu'au 18 septembre.

C'est ce vendredi matin que la campagne officielle pour le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse est lancée. Le vote aura lieu le 18 septembre prochain et les deux associations électorales, « Yes Scotland » pour l'indépendance soutenue par le parti national écossais (SNP) et les verts écossais et « Better Together » soutenue par l'ensemble des partis nationaux britanniques, vont désormais pouvoir rivaliser de clips télévisés et de marketing en tout genre pour convaincre les électeurs indécis. Ces derniers seront déterminants, alors que le « non » compte une avance de 7 à 12 points dans les derniers sondages et que la moitié des électeurs pourrait s'abstenir.

5 milliards de livres de mieux en cas d'indépendance ?

Cette campagne officielle débute sur fond de bataille de rapports sur le coût et le avantages économiques de l'indépendance. Les indépendantistes estiment que le nouveau pays pourrait hériter de 1.300 milliards de livres (environ 1.600 milliards d'euros) « d'actifs issus de l'ancien Royaume-Uni. » Une partie de ces transferts pourrait se faire sous forme monétaire si les actifs sont intransférables physiquement. Mais le chiffre sur lequel le ministre des finances John Swinney a insisté est celui de 5 milliards de livres. Selon lui, l'économie écossaise pourrait gagner progresser de 5 milliards de livres plus rapidement en cas d'indépendance qu'en cas de maintien dans le Royaume-Uni d'ici à 2030. Selon lui, la gestion directe de l'économie locale permettra d'augmenter la productivité et le taux d'emploi dans le pays.

Bataille de chiffres

Le Trésor britannique, lui, estime que les Ecossais bénéficient d'un "dividende de l'union" de 1.400 livres par personne qui "tomberait" en cas d'indépendance. Mais la polémique sur ce rapport fait rage. Les services de Sa Majesté ont en effet estimé le coût direct de l'indépendance pour le gouvernement écossais à 2,7 milliards de livres (3,32 milliards d'euros environ). La mise en place d'une nouvelle administration serait à ce prix. Un chiffre qui avait été dénoncé comme exagéré par le premier ministre écossais David Salmond dès lundi puisque, lui, évoque un chiffre « raisonnable » de 250 millions de livres. Or, un expert de la London School of Economics, Patrick Dunleavy, a, dans le Financial Times, estimé que le Trésor a volontairement exagéré les coûts pour effrayer l'électeur écossais. Du reste, en réponse à cette polémique, le Trésor a finalement préféré ramener sa prévision à 1,5 milliard de livres. De leur côté, les "unionistes" ont accusé John Swinney de s'appuyer sur des chiffres anciens et incertains...

Bataille politique

Quoi qu'il en soit, il n'est pas certain que ce référendum se joue sur le terrain de l'économie. Le camp unioniste joue beaucoup sur le centenaire de la Grande Guerre et la solidarité des combattants écossais, gallois et anglais durant les conflits du 20ème siècle. De son côté, le camp indépendantiste insiste sur la particularité politique de l'Ecosse plus « à gauche » que le reste du pays et sur la menace, après le résultat des européennes, de voir en 2015 une alliance entre conservateurs et UKIP gouverner l'Ecosse depuis Londres. Ce serait, selon eux, une bonne raison de quitter l'union en 2014…

Commentaires 5
à écrit le 30/05/2014 à 20:06
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Encore Bravo, monsieur Godin, des éléments factuels sans parti pris de votre part. Du journalisme en bref. Continuez, vous remonter dans mon envie de lire vos articles.

à écrit le 30/05/2014 à 19:05
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Alors si même les Ecossais ne supportent plus les Anglish,....on comprend mieux pourquoi les Européens eux non plus ne les supportent plus. Nous devrions ouvrir grand la porte de l'EU à la nouvelle Ecosse ....et bouter les angles hors de l'Union.

à écrit le 30/05/2014 à 18:22
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On va faire pareil en Ukraine.

à écrit le 30/05/2014 à 9:52
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ce qui est intéressant dans cette histoire c'est que les indépendantistes écossais sont encore plus européens que les anglais à qui ils reprochent leurs euroscepticisme.

le 30/05/2014 à 11:22
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C'est logique puisque l'Ecosse dispose de pétrole et l'Angleterre de spéculateurs...

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