Qui a peur d'Alexis Tsipras? Manifestement, pas les marchés financiers au vu de leurs réactions au lendemain de la victoire du leader de la gauche radicale en Grèce qui a promis d'en finir avec l'austérité.
Vers 11H30 (10H30 GMT), le taux d'emprunt pour les obligations remboursables dans 10 ans était à 8,889%, en hausse modérée. Il valait 8,386% vendredi à la clôture, sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.
Une victoire attendue
"La réaction des marchés n'est pas énorme compte tenu de l'ampleur de la victoire de Syriza et le taux grec reste en dessous de 9%", explique à l'AFP René Defossez, stratégiste obligataire chez Natixis.
"Le risque à court terme est lié aux négociations qui vont avoir lieu avec les créanciers. Une partie du programme de Syriza dépend de la réduction du poids de la dette", rappelle M. Defossez.
Les investisseurs avaient probablement largement intégré l'issue (annoncée) du scrutin grec d'hier. Par ailleurs, le programme d'assouplissement quantitatif annoncé par la Banque centrale européenne jeudi 22 janvier, permet de limiter (en partie) les risques d'emballement spéculatif autour du financement des dettes.
Léger frémissement sur les marchés actions
Sur le marché action, les investisseurs se sont néanmoins montrés plus fébriles. La Bourse d'Athènes a ouvert sur un recul important de 3,8%, avant de réduire ses pertes tout au long de la matinée. A la mi-séance, l'Athex ne perdait plus que 1,22%. Ses pertes se sont de nouveau creusé en fin de séance. L'indice a terminé sur un recul de 3,20%. On est loin des spectaculaires chutes de décembre lors de l'annonce d'élections anticipées. Le 29 décembre dernier, elle avait ainsi perdu 11%.
Ce temps semble révolu. D'ailleurs, la sérénité semble régner sur les autres places européennes. Ainsi le Dax est monté de 1,40%, le Footsie a fini en hausse de 0,29%. De son côté, le Cac 40 a terminé avec un gain de 0,74%.