Parce qu'ils apparaissent en recul dans les intentions de vote des Français pour les régionales, le Front national et les écologistes ne semblent pas en mesure de peser autant qu'ils le souhaiteraient sur le second tour de scrutin, grâce à leur maintien dans des triangulaires.

Un sondage OpinionWay-Fiducial pour Le Figaro, LCI et RTL montrait, lundi 8 mars, que l'UMP, talonnée par la gauche en Alsace, réussirait à conserver la région. Et cela même dans l'hypothèse où une liste FN se maintiendrait au second tour. La liste UMP-Nouveau Centre-MPF, emmenée par Philippe Richert, obtiendrait 45% des voix face à une liste unie PS-Europe Ecologie, conduite par le socialiste Jacques Bigot (44%), et au parti d'extrême droite, crédité de 11% des voix.

Selon les experts électoraux de l'UMP et du PS, le FN, crédité nationalement d'environ 9% des intentions de vote, pourrait être en mesure de se maintenir dans six régions : outre l'Alsace, en Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais (où Marine Le Pen est candidate), Provence-Alpes-Côte d'Azur (où Jean-Marie Le Pen est candidat), Rhône-Alpes et Picardie. Jean-Marie Le Pen espère, lui, que son parti pourra perturber le second tour dans une dizaine de régions et empêcher la stratégie de conquête de l'UMP.

Pour Europe Ecologie, le calcul est différent. La menace de triangulaires est brandie face au Parti socialiste pour peser notamment sur de futurs accords électoraux en vue des législatives qui suivront l'élection présidentielle de 2012.

Une attitude "méprisante"

Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, a évoqué la possibilité de triangulaires en Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées ou Bretagne, et en a rejeté la responsabilité sur le PS, taxé d'une attitude "méprisante". Mais les négociations destinées à éviter ce scénario de désunion se poursuivent entre les socialistes et les écologistes, crédités de 12% à 14% des intentions de vote, et pourraient aboutir avant dimanche.