Xiring, nouvelle victime de la morosité des marchés boursiers

La formule tend à se banaliser. Après Direct Finance, Microïds et Mediapps, Xiring a justifié aujourd'hui le report de son introduction au Nouveau marché par les "conditions de marché actuelles". L'entrée en Bourse de cette société spécialisée dans la monétique était initialement programmée ce vendredi.Ce report est la conclusion d'un parcours semé d'embûches. L'opération, pilotée par Oddo Pinatton et KBC Securities, intervenait quelques jours après la présentation du projet, très attendu, de mise sur le marché, de Gemplus, leader mondial de la carte à puce. Ensuite, la Commission des opérations de Bourse (COB) avait émis pas moins de sept avertissements dans son prospectus préliminaire, insistant notamment sur le nombre important de bons de souscription émis dont l'exercice pourrait entraîner une dilution de 19%. Autre handicap pointé du doigt : la dépendance de Xiring à l'égard de ses principaux clients et de ses fournisseurs. Or, l'approvisionnement en composants électroniques constitue une des difficultés du secteur, qui a notamment pesé sur le résultat d'Oberthur Card System cette année. L'opération devait permettre à Xiring de financer la stratégie de conquête du marché mondial, par la mise sur le marché de 1.779.000 actions, soit 33,25% du capital et des droits de vote. Sur ce total, 1.575.000 actions provenaient d'une augmentation de capital, et 204.000 de la cession d'actions existantes. Le groupe espérait lever quelque 19 millions d'euros par l'émission d'actions nouvelles.Un échec qui pourrait amener la société à réviser son plan de développement. Celui-ci prévoit la commercialisation de quelque 2,2 millions de lecteurs de carte à puce en 2001 et 2002. Xiring est l'un des fournisseurs du consortium bancaire Cyber-Comm, qui propose une solution de paiement en ligne sécurisée. Le groupe table sur un chiffre d'affaires proche des 40 millions d'euros en 2002 et une marge nette supérieure à 10 %. Du côté des établissements chefs de file de l'introduction, Oddo Pinatton prévoit à cette échéance un bénéfice de 4,1 millions d'euros, tandis que KBC Securities est encore plus généreuse dans ses prévisions (4,24 millions d'euros). Des objectifs ambitieux au regard de son chiffre d'affaires de 2,7 millions d'euros en 1999 et d'un résultat qui ne devrait pas être positif avant la fin 2001.
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