Des milliers de fonctionnaires défilent dans les rues

Il est encore trop tôt pour dire si les fonctionnaires se sont mobilisés de manière plus importante aujourd'hui que le 30 janvier où ils avaient été 100.000 à descendre dans la rue pour réclamer une revalorisation salariale plus importante que celle proposée par le gouvernement. Cependant, on dispose déjà de quelques éléments chiffrés. A Paris, la manifestation des fonctionnaires d'Ile-de-France, organisée par les sept syndicats de la fonction publique, a rassemblé entre 15.000 personnes selon les organisateurs et 9.000 selon la police. A Marseille, les manifestants étaient entre 15.000 d'après les syndicats et 6.000 selon les forces de l'ordre. A Lyon, les estimations de la police évoquent le chiffre de 3.000 manifestants et de 1.200 à Strasbourg.Pour ce qui est de la mobilisation dans les administrations et les entreprises publiques, à la mi-journée les syndicats estimaient que la moitié des personnels de la Comptabilité publique était en grève, 40% des enseignants dans l'éducation nationale, 30% des effectifs aux impôts et dans les douanes. A la Poste et à France Télécom, on relevait respectivement 10% et 11% de grévistes. Cette mobilisation a pour objectif de permettre la réouverture des négociations salariales "sur des bases sensiblement améliorées" avec le ministre de la Fonction publique, Michel Sapin. Lors de la dernière séance de négociations, le 19 janvier dernier, les discussions avaient achoppé sur la revalorisation des salaires pour 2000. Le gouvernement propose une hausse de 0,5% du point fonction publique (cet indice qui vaut 28 francs sert à calculer les salaires). Cette augmentation est jugée insuffisante par les partenaires sociaux qui réclament 1,1% de hausse. En plus de cette proposition d'augmentation de 0,5% pour 2000, Michel Sapin avait proposé une hausse de 1,2% du point d'indice pour 2001 et de 1,2% pour 2002 ainsi que des mesures en faveur des bas salaires. Cette négociation fait figure de test pour l'équipe de Lionel Jospin au lendemain d'élections municipales où la gauche plurielle, mises à part ses victoires à Paris et Lyon, a subi de nombreux revers. Mais la marge de manoeuvre du gouvernement est étroite. Sauf à remettre en cause son objectif de maîtrise des dépenses publiques, il ne peut guère aller plus loin. Dans ces conditions, Lionel Jospin sera-t-il tenté d'arbitrer au cas par cas, à l'exemple de ce qui s'est passé durant l'entre deux tours des élections où un accord catégoriel a été conclu avec cinq syndicats du personnel hospitalier? Les professions capables de se faire le mieux entendre seraient alors les mieux servies. latribune.f
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