La pression s'accentue sur l'euro. La monnaie unique a franchi à la baisse ce matin le seuil de 0,89 dollar, revenant sur des niveaux qu'elle n'avait plus connu depuis la mi-décembre 2000. Un peu après 17 heures, un euro valait 0,8947 dollar. Depuis hier matin, la monnaie européenne traverse une passe difficile, ponctuée de mauvaises nouvelles provenant d'Allemagne et de France, respectivement première et deuxième économie de la zone euro.L'Allemagne a ouvert le bal hier avec la publication de l'indice Ifo mesurant le climat des affaires. Cet indicateur, qui a touché son plus bas niveau depuis juillet 1999, atteste des difficultés de l'économie allemande et de l'impact du ralentissement américain sur les autres économies. La France a emboîté le pas de son voisin d'outre-Rhin en annonçant hier soir une révision à la baisse de ses prévisions de croissance pour 2001. Selon les nouvelles estimations du ministre de l'Economie et des Finances, le PIB français devrait progresser de 2,9% cette année, contre 3,3% initialement prévu. Sur la foi de ces deux éléments concernant la France et l'Allemagne, il semble évident que des nuages viennent obscurcir quelque peu les perspectives de croissance de la zone euro. Ce diagnostic est d'ailleurs partagé par Otmar Issing, chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE). Dans un entretien accordé au Wall Street Journal, il estime que "les risques à la baisse se sont assurément accrus" depuis le début de l'année. Pour Otmar Issing, la nette décélération de l'économie américaine et les craintes de récession au Japon "affectent de manière visible, mail malgré tout dans une ampleur limitée, les perspectives de la zone euro". Il y a encore quelques jours, la BCE avançait le chiffre d'une croissance de 3% pour 2001.Malgré ce paysage économique européen qui s'assombrit, La BCE ne semble pas encore décidée à desserrer sa politique monétaire. Wim Duisenberg, le gouverneur de la Banque centrale européenne, a estimé hier soir qu'il convenait encore "d'attendre" avant de modifier le niveau des taux d'intérêt. Cette déclaration douche une nouvelle fois les espoirs de tous ceux qui réclament de la BCE qu'elle ouvre le robinet monétaire pour donner un peu plus d'air à l'économie de la zone euro. Dans ce contexte incertain, le dollar joue à plein son rôle de valeur refuge. Le billet vert ne se renforce pas seulement contre l'euro, il progresse aussi face au yen. Un dollar se négociait contre 124,08 en fin de matinée, soit au plus bas deouis près de deux ans. latribune.f

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:28

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