La frêle jeune femme est plantée au milieu de la corbeille. Tandis que les courtiers virevoltent autour d'elle dans un ballet frénétique, la frôlent parfois, elle énumère à une cadence infernale les valeurs qui vont marquer la journée, décline les commentaires des analystes, en dit le plus possible en un minimum de temps. « Money Honey » ne quitte pas la caméra des yeux. Elle sourit rarement.Peu importe. Maria Bartiromo n'a pas besoin de se forcer pour séduire. C'est la star de la chaîne de télévision financière CNBC, dont le succès d'audience a relégué des concurrents tels que Bloomberg Television ou CNNfn au rang de simples figurants. Un succès auquel les grands yeux clairs de Maria ne sont pas étrangers. Cela valait bien un surnom. La presse populaire new-yorkaise ne s'est pas fait prier pour le lui offrir.Mais l'influence de « Money Honey » va bien au delà de l'émotion provoquée chez la majorité de téléspectateurs masculins. Pendant vingt semaines consécutives, deux professeurs de l'Emory University School of Business ont enregistré tous les commentaires de Maria Bartiromo à la mi-séance (« midday call »). Ils ont systématiquement relevé les noms des valeurs qui étaient mentionnés. Et leurs conclusions sont étonnantes : une mention positive entraîne en moyenne une hausse du titre de 60 points de base en l'espace d'une minute ; une critique met plus longtemps à produire ses effets - une quinzaine de minutes environ - mais le décrochage est de 125 points de base. Mieux encore, les gains provoqués par les louanges de Maria n'étaient toujours pas effacés un mois plus tard.D'autres ont choisi des moyens moins orthodoxes de mesurer l' « effet Money Honey ». C'est notamment le cas du Maria Bartiromo Stock Market Index, qui discerne les tendances du marché selon la forme de la coiffure de la belle. Un inconditionnel s'est contenté de placer sur Internet un poème en 36 vers intitulé... Ave Maria.Les beaux yeux de « Money Honey » valent-ils tant d'excès ? A vous de juger : www.cnbc.com/cnbctv/people/mariabartiromo.html

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:19

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