"Koizumi s’attellera à réformer en profondeur l’économie japonaise"

La Tribune - Un mois après l'arrivée à la tête du gouvernement de Junichiro Koizumi, ne restez-vous pas sur votre faim ? Richard Cardiff - Si Junichiro Koizumi à l'air différent et s'exprime avec un ton nouveau, il reste, comme son père et son grand père, un cacique du PLD et son objectif demeure les sénatoriales de juillet. Je ne doute cependant pas qu'il s'attellera par la suite à de véritables réformes. Le problème reste que les observateurs étrangers ne prennent jamais assez de recul pour mesurer les changements opérés par l'économie japonaise. Prenez la législation forçant les banques à comptabiliser dès septembre leurs actifs à leur valeur de marché. L'impact de cette décision va s'avérer considérable... De même, les mentalités des dirigeants évoluent, des programmes d'incitation sont mis en place, les groupes se séparent de filiales non viables. La Bourse de Tokyo paraît donc enfin avoir touché un plus bas ? Au cours de la dernières décennie, le retournement a toujours été enrayée par une impulsion politique. En août 1992 c'est l'annonce d'un gigantesque programme public de relance. En juin 1995, un programme similaire, suivi de réduction successives des taux faisait également repartir le marché, comme en octobre 1998. Avec le changement de gouvernement et le retour de la Banque du Japon à une politique de taux zéro, nous sommes dans le même contexte depuis mars et attendons un retour du Topix à 1.700 points dans les douze mois, soit une hausse de plus de 20 %. Les valorisations sur le marché sont à des niveaux historiquement bas, proche de ceux de la crise asiatique.Cet optimisme vaut-il également pour les autres marchés asiatiques ? Si nous restons surpondérés sur des pays comme Taiwan ou la Corée, notre approche demeure très sélective. En dehors des valeurs technologiques, rythmées par les marchés américains, nous n'abordons pas la région de manière sectorielle. L'une des clefs de la reprise des places asiatiques en 2001 reste la baisse des taux et la région, avec 15 devises en circulation et autant de politiques monétaires, ne peut être abordée de la même manière que l'Europe. L'analyse qualitative des sociétés et de leur dirigeants y revêt également une importance particulière, quand on sait l'importance des actionnaires familiaux. Ceux-ci représentent 45 % de la capitalisation boursière coréenne, 34 % de celle de Hong Kong, 30 % à Singapour.Propos recueillis par Pierre-Alexandre Sallier.
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