« La Tribune ». A la veille du salon du Bourget, quelles évolutions majeures de l'aéronautique distinguez-vous ?Stéphane Albernhe. Trois évolutions majeures s'imposent. La première est la migration des acteurs de l'amont vers l'aval de la chaîne de valeur : les fournisseurs de composants proposent des équipements plus complexes, les équipementiers cherchent à fournir des sous-systèmes et les systémiers-plateformistes mettent en place des services à plus forte valeur ajoutée. En parallèle, on constate une consolidation accélérée des équipementiers dont la taille devient comparable à celle des avionneurs (tel GE/Honeywell). Enfin, la troisième évolution majeure est le mouvement de tous ces acteurs vers de nouvelles sources de croissance dans le domaine des services.Comment expliquez-vous l'attrait de ces activités de services ?Qu'il s'agisse de services dits basiques (pièces de rechange, documentation technique...) ou de solutions plus complexes, ils deviennent incontournables avec une croissance moyenne attendue de 6,5 % par an sur les marchés civils et militaires. Au-delà de son attrait financier, une telle stratégie présente de multiples avantages : équilibrage du portefeuille, ancrage chez les clients permettant une connaissance pointue de leurs besoins futurs.Quels sont les facteurs clés de succès de ces stratégies ?D'abord, la juste appréciation des opportunités d'offres de services ainsi que l'élaboration d'un « business model » rigoureux sont des étapes essentielles. Ensuite, une prise de conscience objective par la direction de l'entreprise du degré de maturité de l'organisation vis-à-vis des services. De plus, en terme d'organisation, une structure dédiée est souvent à privilégier pour faciliter la croissance et la réactivité. Enfin, des partenariats permettent d'accélérer l'acquisition de compétences et la mise sur le marché des offres en limitant les investissements. Exemple de stratégie réussie en la matière, GE a développé une palette complète et cohérente de services. L'entreprise propose ainsi aux compagnies aériennes de se concentrer sur leur coeur de métier : le marketing, le remplissage des avions, les services aux passagers et surtout la sécurité et la disponibilité des appareils.Propos recueillis par Christophe Tricaud

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:22

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