Inquiétude parmi les salariés d'Alcatel

Entre Serge Tchuruk, qui affirme que la nouvelle stratégie de son groupe sera appliquée sans "drames sociaux", et les salariés d'Alcatel, le dialogue semble d'ores et déjà difficile. Mercredi, les syndicats de l'équipementier télécoms ont affiché leur inquiétude devant la volonté de leur direction de faire d'Alcatel une "entreprise sans usine". "Le groupe est en train de se saborder, on vend les bijoux de famille", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Clavaud, délégué central CGT d'Alcatel. D'après lui, environ 4.000 salariés français, répartis sur dix à douze usines, seraient concernées par le plan de restructuration.La CFE-CGC (cadres) évoque de son côté un chiffre moins élevé: près de 2.000 salariés pourraient être concernés par les cessions ou les fermetures d'usines tandis que la CFDT s'en tient pour le moment à un chiffre de 3.000 emplois menacés par la cession prochaine de la branche distribution (ARE) du groupe dans le secteur Entreprise et Grand Public.Ce matin, Alcatel a donné un nouveau coup d'accélérateur à sa restructuration. Après l'externalisation de la production de terminaux mobiles, l'introduction en Bourse de Nexans et la vente de ses modems DSL grand-public à Thomson Multimédia, l'équipementier télécoms a annoncé un plan de cession ou de fermeture d'un grand nombre de ses usines. Dans une interview au Wall Street Journal, Serge Tchuruk, le président du groupe, a indiqué qu'il entendait réduire à une douzaine seulement le nombre de ses unités de production d'ici la fin 2002, contre une centaine aujourd'hui.Les usines dont le groupe souhaite se séparer seront pour la plupart vendues à des sous-traitants. Certaines continueront de produire des équipements pour le compte d'Alcatel. La douzaine d'usines qui restera sous le contrôle direct d'Alcatel sera consacrée pour moitié à la production de nouveaux produits, et pour moitié à la fabrication de produits de très haute technologie comme les réseaux sous-marins, les satellites et les équipements optiques sophistiqués.Alcatel espère rapidement devenir un "groupe sans usines", selon Serge Tchuruk. Pour ce faire, il va répliquer à l'identique le modèle appliqué dans les terminaux mobiles, dont la production a été regroupée sur la seule usine de Laval avant que cette unité soit cédée début juillet au sous-traitant Flextronics (voir article ci-contre).Serge Tchuruk n'a pas donné d'indications précises sur les réductions d'effectifs qui découleront de l'application de cette nouvelle stratégie, tout un indiquant que des fermetures d'usines ne pourraient pas être exclues. D'après un porte-parole du groupe, 10 à 12.000 salariés sur les 110.000 que comporte Alcatel seraient concernés par ces restructurations. En France, l'équipementier emplois quelque 38.000 salariés, répartis dans 24 établissements.A la Bourse de Paris, après un début de séance en fanfare, le titre Alcatel a laissé filer l'essentiel de ses gains pour finir sur une hausse modeste de 1,14% à 23,03 euros. Il reste très près de son récent plancher annuel, atteint mardi, de 22,22 euros. Depuis le début de l'année, la société accuse toujours un recul de plus de 60%.latribune.f
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