"Après l’OPA sur De Beers, l’indice MSCI reconsidère la Bourse de Johannesburg"

La Tribune - Le départ pour Londres des plus importants groupes sud-africains, le retrait de la cote de la De Beers ne sonnent-ils pas le glas de la Bourse de Johannesburg? Neil Gregson - Ce mouvement n'est que la poursuite d'un phénomène inévitable engagé dès la fin du régime de l'apartheid en 1994, mais qui aurait dû commencer beaucoup plus tôt, n'eussent été les restrictions alors imposées par la communauté internationale. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose, surtout pour des groupes comme Anglo American ou Billiton, trop importants pour le seul marché domestique, et qui offrent désormais deux accès aux investisseurs désirant se positionner soit sur une valeur du FT-SE, soit sur un marché émergent. Ce mouvement a en outre été en partie compensé par le retour des investisseurs étrangers depuis 1994. Sur le cas précis de la De Beers, sa future disparition de la Bourse est atténuée par la recomposition des indices MSCI. Le débouclage des participations croisées avec De Beers leur permet en effet d'intégrer Anglo American, qui représentera 25 % de l'indice MSCI Afrique du Sud. Le pays passera ainsi de 11 à 15,3 % dans l'indice des marchés émergents. De nombreux analystes considèrent les valeurs sud-africaines encore sous-évaluées. Qu'en pensez-vous ?Le marché est me semble-t-il aujourd'hui convenablement valorisé. A l'heure actuelle il devient de plus en plus difficile de favoriser le secteur minier, qui a été porté par les espoirs d'une amélioration rapide de la conjoncture américaine. Ces valeurs restent volatiles et je m'attend à ce qu'elles ne progressent pas davantage à court terme avant tout signe sérieux du côté des Etats-Unis. Néanmoins, la situation régionale, en particulier les violences au Zimbabwe, pèsent sur le marché ? La situation au Zimbabwe n'a pas réellement changé depuis les événements de l'an dernier, et je ne pense pas que cela fasse réellement fuir les investisseurs d'Afrique du Sud. La crise du rand me semble ainsi plus liée à la défiance touchant l'ensemble des marchés émergents. Dans l'ensemble, je suis sûr qu'en 1994 nombre d'observateurs auraient été agréablement surpris de voir l'économie sud-africaine évoluer de la sorte. Je suis tout de même un peu désappointé face au peu de soutien accordé par les économies occidentales.Propos recueillis par Pierre-Alexandre Sallie
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