"Le secteur des équipementiers télécoms semble sinistré"

"La Tribune" - Quelles sont les conséquences de l'annonce par Alcatel d'une perte attendue de près de 3 milliards d'euros au titre du second semestre et d'une révision des perspectives de croissance ?Manuel Chaves de Oliveira - La résistance d'Alcatel par rapport à ses principaux concurrents était étonnante et de nombreux analystes avaient déjà revu leurs prévisions de progression de l'activité et des résultats à la suite des avertissements effectués par les concurrents du groupe. Cette annonce est apparue comme une sorte de « remise des pendules à l'heure » et le marché l'a absorbée comme telle. Le secteur des équipementiers, à l'exception notable de Nokia, apparaît comme un secteur sinistré qui doit apurer les surcapacités qui s'y sont développées.Quels sont les facteurs explicatifs de la spirale baissière dont les équipementiers semblent prisonniers ?La faillite des « dotcoms » a été beaucoup plus largement commentée que celle des nouveaux entrants dans le secteur des télécoms. Or leurs difficultés ont un triple impact pour les équipementiers. Elles se traduisent par une perte immédiate de débouchés. Elles réduisent la pression sur les opérateurs télécoms traditionnels pour qu'ils investissent et modernisent leurs infrastructures. Enfin, elles permettent à ces opérateurs historiques de racheter des équipements à moindre prix. Ce n'est qu'une fois les surcapacités des réseaux absorbées que le secteur pourra retrouver un rythme de croissance soutenu.L'absorption des surcapacités des équipementiers peut-elle s'effectuer rapidement ?Deux éléments plaident en faveur d'une absorption relativement rapide, en l'espace de quelques trimestres, des surcapacités existantes. D'une part, la croissance toujours très soutenue du marché et notamment du trafic Internet ; d'autre part, l'obsolescence technologique qui relativise beaucoup la notion de surcapacités. Reste à savoir, pour la valorisation des équipementiers, si ces surcapacités n'ont été qu'un accident de parcours lié à la multiplication d'opérateurs télécoms alternatifs ou si, plus fondamentalement, les infrastructures télécoms sont à l'instar des semi-conducteurs un secteur cyclique.Propos recueillis par Marc Joanny.
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