« Une stabilisation à long terme des cours du brut par l'Opep est illusoire »

«LaTribune ». Avec une croissance mondiale ralentie, pensez-vous que l'Opep soit en mesure de stabiliser le prix du pétrole au niveau désiré ?Roger Diwan. Le problème de l'Opep reste celui d'une décision de court terme, visant à adapter la production à la saisonnalité de la demande. A long terme, c'est-à-dire au-delà d'un an, une telle stabilisation est illusoire. En 2000, les décisions de l'Opep ont permis une hausse des cours qui a donné aux compagnies pétrolières le moyen d'augmenter leur production à des niveaux record qui persisteront en 2001, ce qui peut pousser à terme les cours à la baisse. De même, la hausse des cours du gaz naturel aux Etats-Unis a entraîné, l'an dernier, une hausse temporaire de la demande de substitution d'environ 2 millions de barils, ce qui correspond environ à la demande d'un pays comme la France. Dans les deux cas, on est en présence d'éléments conjoncturels qui ne signifient pas un maintien de la hausse à long terme.Les petites phrases prononcées semblent plaider pour une nouvelle réduction en mars ...Tout le risque de cette décision reste que la demande ne puisse plus être réactivée au cours des trimestres suivants. L'argument des défenseurs d'un maintien de la production actuelle est de permettre une reconstitution des stocks au deuxième trimestre, quitte à ce que le prix baisse de 5 ou 6 dollars. Il faut se méfier de déclarations dont le but reste d'influencer le marché et de faire ainsi remonter les prix en évoquant une réduction en mars. Le problème fondamental des pays membres de l'Opep est qu'ils essaient d'adapter une offre de brut à une demande de produits finis ce qui revient à peu près à essayer de comparer des pommes et des oranges.Comment l'Opep intègre-t-elle l'Irak dans ses décision ?Les pays de l'Opep ont une attitude extrêmement réactive face à l'Irak. Il ne veulent pas prendre en compte le risque irakien et refusent de l'intégrer dans leur processus de décision considérant que c'est à la communauté internationale de régler le problème. De toute façon, l'Irak n'a actuellement aucun intérêt politique à produire plus que ses 1,5 à 1,7 million de barils quotidiens.
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