L'or noir baisse, les valeurs pétrolières aussi

En trois petites semaines, le marché pétrolier a fait un virage à 180 degrés. Début juin, les opérateurs s'inquiétaient encore des risques de pénurie après une baisse spectaculaire des réserves de pétrole brut américain. A la fin du même mois, c'est au contraire le risque de sur-stockage des produits énergétiques qui est mis en exergue par les analystes. Ce revirement brutal du sentiment de marché a provoqué une détente impressionnante du prix de l'or noir. Depuis qu'il a touché un sommet à 30 dollars le 11 juin dernier, le contrat d'échéance la plus rapprochée sur le baril de Brent, la référence en Europe, a reperdu environ 15% de sa valeur. Jeudi en fin de journée, il cotait 25,30 dollars sur l'International Petroleum Exchange de Londre, en baisse pour la troisième journée consécutive.Cette semaine, des rapports de l'American Petroleum Institute (API) et du Department of Energy (DoE) ont confirmé que les Etats-Unis reconstituaient à toute allure leurs réserves d'essence alors même que la "driving season" bat son plein. Depuis le début du mois de mai, les stocks d'essence se sont envolés de 10% selon le DoE et de 11% selon l'API. Autre symptôme de la détente du marché de l'énergie, le taux d'utilisation des raffineries américaines a de nouveau reculé la semaine dernière pour s'établir à 94,2% selon l'API.Et le mouvement pourrait bien se poursuivre. Le ralentissement de l'économie mondiale se traduit en effet par un tassement rapide de la demande énergétique des entreprises. Plusieurs secteurs d'activités parmi les plus gros consommateurs d'énergie - la chimie, la sidérurgie ou les matériaux de construction - tournent aujourd'hui au ralenti. Jusqu'à présent, le fléchissement de la demande dans l'industrie avait été compensé par une croissance toujours rapide de la consommation d'essence. Ce n'est plus le cas depuis quelques semaines.L'environnement des grandes compagnies pétrolières, radieux il y a encore un mois, s'est donc nettement obscurci. A la fois les recette tirées en amont dans la production de pétrole et en aval dans le raffinage risquent de pâtir du tassement de la demande et de la détente des prix. Il se pourrait bien que les "majors" du marché pétrolier cessent d'afficher, au cours des prochains trimestres, les faramineux bénéfices engrangés depuis plus d'un an.Sur les Bourses européennes, les valeurs pétrolières subissent d'ailleurs d'importantes prises de bénéfices jeudi. L'indice Stoxx du secteur chute de 2,7% en fin de journée, portant son recul à 5,5% depuis le début du mois de juin. Il reste toutefois largement dans le vert (+8,2%) depuis le début de l'année. Parmi les valeurs les plus pénalisées, British Petroleum perd 4,57% à 585 pence et Shell 3,47% à 583,5 pence. Le français Total Fina Elf résiste mieux avec un recul de seulement 2,34% à 163 euros. latribune.f
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