Le marché attend les perspectives d'Air France

Comme pour les autres grandes compagnies européennes, les résultats trimestriels (à fin septembre) d'Air France, attendus après la clôture, devraient mettre à jour une poussée de la rentabilité par rapport à ceux de l'an passé qui avaient été affectés par les premiers effets de la crise du 11 septembre.D'après les analystes interrogés par l'AFP, l'Ebit (proche du résultat d'exploitation) du deuxième trimestre est attendu entre 122 et 151 millions d'euros, contre 72 millions il y a un an. Les prévisions recueillies par Reuters se situent quant à elles entre 100 et 150 millions d'euros. La semaine passée, la compagnie avait profité de l'annonce d'une hausse de 0,9% de son chiffre d'affaires sur la même période pour indiquer que son résultat d'exploitation (avant cessions aéronautiques) serait en hausse sur le semestre, malgré la grève de quatre jours subie en septembre. A titre de rappel, l'Ebit avait été de 165 millions d'euros au premier trimestre (-34,8%) au global et de 152,1 millions (-22,1%) avant cessions aéronautiques.Quant au résultat net, Air France a annoncé la semaine dernière qu'il sera affecté par une charge d'impôts de 59 millions d'euros. Bref, les résultats ne devraient pas provoquer de surprise majeure. Et c'est sur un autre domaine, celui des perspectives, que les analystes porteront leur attention.Cela se comprend aisément lorsque l'on se souvient du discours prudent délivré par les autres compagnies européennes (voir ci-contre). Il y a deux semaines, c'est notamment la Lufthansa qui a rappelé au marché que des risques perduraient. La compagnie allemande, qui attend une perte d'exploitation au quatrième trimestre 2002, a souhaité attirer l'attention du marché sur "la stagnation de l'économie, l'instabilité politique et le déclin des voyages d'affaires". Et si la veille, British Airways avait fait part de son optimisme, la compagnie britannique avait toutefois souligné que ses prévisions seraient atteintes "en l'absence de guerre ou d'attaque terroriste".Dans ce contexte, les professionnels seront donc d'autant plus attentifs au discours d'Air France que la compagnie a augmenté son offre au moment où les autres réduisaient la voilure. Bref, "Air France est de plus en plus confronté à un risque de surcapacité", note Schroder Salomon Smith Barney, cité par l'AFP.Enfin, aux seuls risques de conjoncture que représentent notamment l'incertitude économique ou la menace de guerre en Irak, s'ajoute la concurrence livrée par le TGV et surtout par les compagnies à bas prix. Témoin du succès croissant de ces "low-cost", Ryanair a annoncé en début de mois une envolée de 71% de ses résultats semestriels et a relevé ses prévisions de résultats annuels. Ryanair compte notamment accroître sa position en France avec des dessertes entre Paris et Milan et avec l'accord signé pour établir des liaisons entre Strasbourg et Londres (voir ci-contre).Pour résister, Air France pourra espérer compter sur les alliances nouées avec des partenaires au sein de SkyTeam: Delta Airlines, CSA, Aeromexico, Korean Air et Alitalia. Les liens avec ce dernier ont même été encore renforcés puisque l'échange de participations croisées, annoncé par le passé, a obtenu le feu vert des conseils d'administration. L'échange, à hauteur de 2% du capital, se fera par achat de titres aux conditions de marchés avant la fin du mois de janvier 2003Le marché semble relativement satisfait. L'action gagne 4,36%, à 11,73 euros, dans l'après-midi.
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