Au lendemain du scrutin pour les élections prud'homales, deux conclusions s'imposent. D'une part, cette consultation ne parvient pas à mobiliser les salariés: l'abstention a été plus forte cette année, avec un taux de participation de 32,7% contre 34,4% lors du précédent scrutin de 1997. D'autre part, la hiérarchie syndicale n'a pas été bouleversée: le trio de tête reste inchangé. La CGT préserve son rang de première organisation syndicale avec 32,1%, essuyant toutefois une légère érosion (-0,9 point), qui la situe désormais 10 points au-dessous de son niveau de 1979. La CFDT est stable à la deuxième place avec 25,2 (-0,14 point), devant FO, toujours troisième, mais qui connaît un net repli (-2,25 points) qui la situe désormais sous la barre des 20%, à 18,3%.A l'heure de commenter ces résultats, dirigeants syndicaux et politiques n'ont pas manqué de réagir à la forte abstention. Pour François Fillon, ministre des Affaires sociales, "ce taux de participation nous oblige à engager la réflexion et le débat sur la démocratie sociale", a-t-il admis, ajoutant que "nous avons besoin d'un syndicalisme proche, fort, responsable, pour aboutir à un dialogue équilibré". Et le ministre de conclure, qu'il faut "préparer les éléments d'une réforme du dialogue social". De son côté, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, a souligné que le faible taux de participation plaidait pour une véritable élection de représentativité. Le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Marc Blondel, s'est quant à lui interrogé sur "la crédibilité de ce scrutin", vu le niveau de l'abstention.Ce scrutin a néanmoins révélé la montée en puissance des "petites" listes. Car même si Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, se félicite du fait que sa centrale "garde son influence, malgré les évolutions sociologiques, économiques et politiques", il n'en demeure pas moins que le paysage syndical apparaît de plus en plus fragmenté. La CFTC gagne plus de deux points, affleurant la barre des 10% (9,7%). La CFE-CGC, avec 7%, progresse de plus d'un point. Enfin, l'Unsa, qui postule un ticket d'organisation représentative, réalise une véritable percée avec un score de 5% (+4,3 points). Le Groupe des Dix passe, lui, de 0,3% à 1,5% en 2002. Dans le collège patronal, l'alliance Medef-CGPME-UPA-FNSEA-UNAPL a confirmé sans surprise son hégémonie, tandis que les employeurs de l'économie sociale, qui participaient pour la première fois sous une forme unitaire au scrutin, ont gagné leur pari avec une percée à 11,3%.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:55

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