L'économie allemande montre de nouveau des signes de vigueur, notamment dans l'industrie. Mais la traduction de cette amélioration en termes d'emploi risque de prendre du temps. Le chiffre du chômage de mai est venu le rappeler cruellement. Ainsi, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de 60.000 repassant au-dessus de la barre des 4 millions, à 4,042 millions. Cette hausse est la plus importante depuis cinq ans et le nombre de chômeurs est le plus élevé depuis décembre 1999. Selon la Bundesbank, le taux de chômage CVS a progressé d'un point à 9,7% contre 9,6% en avril. Le consensus des analystes attendait seulement une hausse de 7.000 demandeurs d'emplois CVS. Même si la conjoncture s'améliore lentement, les entreprises continuent en effet outre-Rhin de réajuster leurs effectifs afin de ne pas pénaliser leurs comptes et pouvoir, dans l'avenir, à nouveau investir pour se préparer à l'accélération de la croissance. Le président de l'Office fédéral du Travail, Florian Gerster prévoit d'ailleurs la poursuite de la progression du chômage et affirme : "nous n'avons pas atteint le creux de la vague". Selon lui, l'accord salarial conclu dans le secteur de la métallurgie a également fortement contribué à cette forte remontée du chômage en mai.Paradoxalement, ce mauvais chiffre risque pourtant de passer inaperçu en Allemagne, dissimulé derrière les chiffres bruts. Le nombre de demandeurs d'emplois en données brutes a en effet reculé de 78.600 en mai, passant sous la barre des 4 millions à 3,946 millions. Cette donnée, bien que moins pertinente économiquement, est cependant la plus attendue par l'opinion et donc par les politiques. Nul doute que dans sa campagne bien mal engagée le chancelier Schröder saura utiliser cette baisse pour mieux cacher la hausse.

latribune.fr

20 Oct 2008, 5:46

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