L'avenir de la redevance audiovisuelle sera fixé à la rentrée

La proposition de Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture et de la Communication, de relever de 3% la redevance sur l'audiovisuel et d'en modifier la perception commence à faire des remous. Ce matin, dans une interview au Parisien, l'ancien directeur du Centre Pompidou a indiqué qu'il avait proposé au Premier ministre l'ajustement du montant de la redevance de 116,50 euros à 120 euros, soit une hausse de 3%. Il avait également évoqué la possibilité de "rattacher cette taxe à la taxe d'habitation" afin qu'elle finance "des programmes plutôt qu'un mode de perception coûteux". Le ministre a toutefois précisé que, comme actuellement, seuls les foyers possédant une télévision continueraient d'être concernés par le paiement de la redevance. En revanche, le ministre considère qu'une telle évolution permettrait de réduire l'important taux de fraude lié à cette taxe (16,7%, selon l'Inspection générale des finances et entre 6 et 13% selon les syndicats).Le gouvernement peut-il se permettre une telle action au risque de fournir des arguments aux critiques qui lui reprochaient récemment de prendre d'une main ce qu'il donnait, par la réduction de l'impôt sur le revenu, de l'autre. A Matignon, on rappelle "qu'aucune décision n'a été prise sur le sujet" et que "les arbitrages auront lieu fin août, début septembre". Ce silence de Matignon montre en tout cas les difficultés qu'éprouve le chef du Gouvernement à boucler son budget. Hier déjà, la rumeur faisant état de la baisse du budget du ministère de la Recherche de 8% a été démentie, et le détail des arbitrages budgétaires, qui devait être connu hier, n'est toujours pas rendu public. Du côté des syndicats de Bercy, en tout cas, on n'hésite pas, d'ores et déjà à protester contre la proposition de la rue de Valois. 1.500 fonctionnaires sont en effet spécialement chargés de la collecte de la redevance au sein de l'administration des Finances. Le SNUI-FDSU s'insurge contre le caractère "injuste" d'un éventuel rattachement de la redevance à la taxe d'habitation qui, selon lui, "reviendrait à imposer des personnes qui n'ont pas forcément la télévision". De son côté la CGT met en avant le risque de "budgétisation" du financement de l'audiovisuel public qui serait contenu implicitement dans la proposition du ministre. Une évolution qui, selon le syndicat, remettrait en cause "l'indépendance" des chaînes et des radios publiques. La CGT s'inquiète également de la "reconversion du personnel" actuellement dédié au recouvrement de la redevance. Outre les syndicats, le gouvernement pourrait avoir à affronter le mécontentement des associations de consommateurs et de l'opposition si ce projet était mis en oeuvre.
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