A l'heure où Michel Bon doit être en train de négocier ses indemnités de départ, Ron Sommer, l'ancien patron de Deutsche Telekom, s'apprête à encaisser 11,6 millions d'euros, soit plus d'une demi-cagnotte du loto, après son éviction de l'opérateur en juillet. Cette somme englobe les salaires qu'aurait dû toucher l'ex-PDG s'il était resté jusqu'à la fin de son mandat en mai 2005 ainsi que ses indemnités de retraite, comme l'a confirmé lundi le secrétaire général du parti social démocrate allemand (SPD), Franz Muentefering.Le patron, qui était rémunéré à hauteur de 2,5 millions d'euros par an, touchera donc environ un peu plus de 7 millions d'euros de salaire pour les deux années et demi restantes, et presque 4 millions d'euros pour sa retraite. L'annonce permet ainsi de faire taire certaines rumeurs de presse parues dans Der Spiegel et Bild selon lesquelles Ron Sommer aurait empoché plus de 65 millions d'euros et que le secrétaire général du SPD a qualifié de "manipulations électorales". Ron Sommer avait été contraint de quitter l'entreprise en juillet dernier, en partie sous la pression de son principal actionnaire, l'Etat, présent à hauteur de 43% dans l'opérateur historique allemand. La légitimité du patron de l'opérateur était remise en cause depuis des mois. A l'instar de France Télécom, sa politique d'acquisitions a tout va en pleine bulle des valeurs technologiques a conduit l'opérateur à s'endetter massivement, pour en arriver aujourd'hui à une dette de 64 milliards d'euros. Résultat: le titre, massacré en Bourse, est actuellement sous son cours d'introduction de 14,57 euros. Or, lors de l'ouverture du capital de l'opérateur historique, les actions "T" étaient vendues comme un placement sûr pour la retraite des petits épargnants allemands. De fait, l'action avait même atteint en 2000 la valeur record de 105 euros. Mais l'interminable chute du titre fait gronder aujourd'hui 3 millions de petits porteurs.A Francfort, le titre perd 1,43% à 10,32 euros en fin de séance.

latribune.fr

20 Oct 2008, 3:21

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