Deutsche Telekom aux prises avec la vente de ses filiales câble...

La vente par Deutsche Telekom (DT) de ses activités câble pourrait apparaître comme calamiteuse au premier abord: le groupe de télécommunications allemand a vu la valeur de ses six activités à vendre fondre de plus de deux milliards d'euros depuis le début de l'opération.Durant la même période, l'entreprise allemande s'est taillé une position largement majoritaire sur le marché domestique du haut débit. D'autant qu'elle n'a pas eu à faire face à la concurrence acharnée que des opérateurs de câble auraient pu lui occasionner si ceux-ci avaient été indépendants. Pour certains observateurs, Deutsche Telekom a fait traîner la vente de manière délibérée. "Bien que personne ne le reconnaisse publiquement, tout le monde le pense bien fort", affirme une source bien informée. "C'est un acte stratégique brillant", reconnaît un acheteur potentiel.Quelle que soit la vérité, Deutsche Telekom a l'avantage du premier entrant sur le marché allemand de la large bande: près de 2,4 millions de clients ont souscrit à son offre ADSL et les analystes estiment qu'un autre million viendra s'y ajouter d'ici la fin de l'année.Il n'y a aucun doute que le groupe a réussi à neutraliser les opérateurs du câble. DT utilise ses activités de câble pour ne proposer que des offres télévisuelles unilatérales, et n'a aucune intention d'améliorer l'infrastructure afin d'offrir des services interactifs comme la vidéo à la demande ou l'Internet à haut débit. "Nous n'investirons pas dans la télévision par câble, ce sont les nouveaux investisseurs qui devront payer", a confirmé un porte-parole de Deutsche Telekom. Ce genre de pratique n'a rien d'illégal selon les lois allemandes sur la concurrence. Bien que tels actes puissent entraîner des poursuites aux USA ou au Royaume-Uni, il n'y a aucune chance que cela arrive en Allemagne, nous a confirmé un avocat spécialisé dans la concurrence.Toutefois, un dénouement de la vente serait accueilli avec soulagement par DT, qui commence à ressentir le poids de sa dette. En février dernier, alors que la vente des activités câble à l'américain Liberty Media semblait conclue, les autorités allemandes de la concurrence bloquaient l'opération. Depuis, Rothschild, qui est en charge de la cession, n'a pas établi d'objectifs ou d'agenda concernant l'opération. La banque n'a que très récemment rencontré des acheteurs potentiels afin de "recueillir un feedback".Deutsche Telekom dispose d'autres options pour réduire sa dette. Des analystes ont avancé une vente potentielle de 25% dans T-Online a Microsoft, qui pourrait ramener près de 3 milliards d'euros dans les caisses du groupe allemand. Cependant, Deutsche Telekom a également des raisons de plus en plus pressantes de conclure la vente. Alors que l'offre de Liberty Media semblait raisonnable à 5,5 milliards d'euros, les analystes estiment que l'activité câble de DT ne vaut plus que 3 à 3,5 milliards d'euros: une bonne raison pour faire vite!
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