Bertelsmann ne veut pas mettre plus de 25% de son capital en Bourse

Trois jours après sa nomination surprise à la tête du premier groupe de médias allemand, Gunter Thielen s'est exprimé pour la première fois publiquement sur sa stratégie, dans une lettre aux salariés. Une ébauche de plan d'action qui peut se résumer en trois points : le groupe n'exclut pas une entrée en Bourse, mais il doit d'abord se désendetter, ce qui impose une phase de consolidation. Pas question, donc, pour Gunter Thielen, de tirer ouvertement un trait sur la stratégie engagée par Thomas Middelhoff, débarqué dimanche par le conseil d'administration. Il s'agit plutôt de corriger d'éventuels excès ou erreurs. Concernant le projet d'entrée en Bourse, accusé par les détracteurs de Thomas Middelhoff d'avoir dicté des décisions risquées ou coûteuses ces dernières années, Gunter Thielen ne le remet pas officiellement en cause. Il précise cependant que "les parts de la Fondation Bertelsmann et de la famille Mohn ne seront pas placées en Bourse". Ainsi, seules 25,1% des actions détenues actuellement par le Groupe Bruxelles Lambert (GBL) d'Albert Frère sont susceptibles d'être mises sur le marché. Si le magnat belge le souhaite... et si Bertelsmann ne fait pas jouer le droit de préemption sur ces titres dont il dispose depuis l'an dernier. La question de l'avenir de l'actionnariat familial est l'une de celles qui ont provoqué la rupture entre Thomas Middelhoff et ses administrateurs. Comme il l'a expliqué mardi soir dans un entretien à la chaîne de télévision ARD, le projet de l'ex-patron du groupe prévoyait une baisse de la participation de la famille Mohn sous les 75%. "Mon scénario était de maintenir Bertelsmann sur un rang mondial. Mais ceci aurait également conduit à remettre en question les 75%", a-t-il précisé. Pour Gunter Thielen, le problème de la dette du groupe semble cependant plus important, et surtout plus urgent, que celui de l'entrée en Bourse. Gunter Thielen le dit clairement dans son message aux salariés : l'endettement de Bertelsmann est supérieur à ses critères internes depuis l'acquisition - pour 3 milliards d'euros - du label américain Zomba en juin dernier. "Nous avons l'intention de réduire cette dette par le biais d'une phase de consolidation à court terme - sans en passer par un plan de réduction de coûts qui nous ramènerait en arrière", explique-t-il. Une petite phrase qui devrait suffire à alimenter les rumeurs de cessions, relancées depuis dimanche. Elles concernent notamment le pôle de presse professionnelle et scientifique, Bertelsmann Springer, mis en vente officiellement par Thomas Middelhoff mais qui pourrait prendre plusieurs mois. Les sources proches du groupe évoquent également une remise à plat de la stratégie aux Etats-Unis, ou encore un arrêt des investissements dans la librairie en ligne BOL.com. Gunter Thielen a déjà commencé à opposer des démentis à certaines de ces informations : dans un entretien à l'agence de presse dpa, il explique ainsi que Bertelsmann a l'intention de conserver sa part dans la chaîne privée britannique Channel 5 et qu'il ne souhaite pas se désengager de la presse magazine aux Etats-Unis.
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