"Nous avons vocation à être d'abord une aide à la mobilité et au déplacement, qu'il soit personnel ou professionnel". C'est ainsi qu'Alain Cuq, le PDG de ViaMichelin, résume l'activité de la filiale multimédia de la marque au Bibendum. Le site a l'ambition d'être un outil de préparation complet pour les vacanciers voyageant en Europe: ces derniers peuvent aussi bien établir leur feuille de route, choisir des étapes gastronomiques et vérifier le temps qu'il fera lors de leur périple. La filiale s'appuie pour cela sur le savoir faire du groupe. Connu pour les cartes routières du même nom, Michelin est également éditeur des Guides Rouges.Avant d'arriver sur le Web, ViaMichelin fait ses premières armes sur le Minitel en 1989. Le service, toujours actif, permet de créer des feuilles de route. C'est d'ailleurs la principale manne de la société. "Nous avons réalisé 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, dont plus de 80% sur le Minitel", confirme Alain Cuq. Mais les revenus du Minitel baissent d'année en année, et la société s'attache maintenant à développer des services payants en ligne. Car, pour l'instant, presque tout est gratuit pour les internautes. "Le site est une vitrine qui doit conduire au payant", indique le PDG. Ce rôle semble rempli. "L'audience est en hausse. Nous avons frôlé les 6 millions de visites en juin", assure-t-il. La période des vacances est cruciale, les pics annuels de fréquentation étant enregistrés entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août.Quant aux services générateurs de revenus, ils sont encore en phase expérimentale. La société a développé un outil d'alerte par SMS limité à la région Ile de France. Pour 5 euros par mois, les conducteurs reçoivent deux fois par jour à des heures préalablement choisies, les informations sur le trafic de leur parcours. Autre exemple: le téléchargement du guide rouge sur PDA. Pour l'instant, cela concerne l'intégralité du guide France ou Europe, pour un prix équivalent à celui de l'exemplaire papier disponible en librairie, soit 44,90 euros. Mais dans l'avenir, ViaMichelin veut permettre la vente par morceau du guide en fonction de la zone qui intéresse l'usager. La géolocalisation est dans les cartons depuis un moment. La société a signé il y a des mois des partenariats avec des opérateurs en Europe, mais le succès du service reste soumis au décollage du GPRS. En Allemagne, ViaMichelin s'est allié à E-Plus pour être présent sur l'I-Mode. Du coup, pour avoir un chiffre d'affaires 2002 supérieur à celui de l'an dernier, ViaMichelin vise les entreprises. La société commercialise depuis octobre 2001 un service de cartographie et d'itinéraire personnalisable et accessible en ASP. L'offre est destinée aux groupes en réseau. Elle a déjà convaincu l'agence d'intérim Manpower, les station services BP et la Coface. Il y a 6 mois, ViaMichelin s'est attaqué au marché du poids lourds. Un outil de planification de trajets avec repérage des stations services et des aires de repos est proposé aux transporteurs. Prix de la prestation: 60 euros par mois pour un usage illimité. Les ambitions sont grandes pour la société, dans laquelle Michelin a prévu d'injecter 100 millions d'euros en trois ans. La rentabilité est prévue en 2004.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:40

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