Motorola donne une nouvelle dimension à l'alliance STMicro-Philips-TSMC

Un mois après l'annonce d'une alliance entre STMicroelectronics, Philips et le fondeur taiwanais TSMC dans les puces "nanométriques" (lire ci-contre), l'ouverture du projet à l'américain Motorola renforce sa portée et surtout ses moyens. Pour en faire le plus important projet d'investissement industriel lancé en France depuis plus de dix ans et la construction des dernières centrales nucléaires. En effet, Motorola, Philips et STMicro ont l'intention d'investir 1,4 milliard de dollars (1,59 milliard d'euros) d'ici 2005 dans le nouveau centre de recherche et développement "Crolles 2" installé à Crolles, dans l'Isère. L''Etat prévoit d'y ajouter 395 millions d'euros et les collectivités locales 148 millions. Soit un total, selon le ministère de l'Industrie, de 2,809 milliards d'euros d'ici 2007, en incluant les investissements nécessaires pour le passage en phase industrielle. Crolles 2 devrait créer sur la période 1.500 emplois directs et quelque 3.000 emplois indirects. A Bercy, on souligne que les aides publiques, qui représentent 19,3% de l'ensemble du projet, devraient être avalisées sans difficulté par Bruxelles : les autorités européennes ont donné leur aval mardi à l'aide de l'Etat italien à un projet d'usine de mémoires flash de STMicro en Sicile, alors même que ces aides atteignaient 26% de l'investissement total. Motorola rejoint ainsi le Français et le Néerlandais sur ce projet qui porte sur la conception de puces destinées à être gravées sur des "wafers" de 300 millimètres de diamètre (contre 200 millimètres auparavant, pour réduire les coûts de production) en utilisant des technologies nanométriques : l'épaisseur du "pas" de gravure ne dépassera pas 90 nanomètres (1 nanomètre égale 1 millième de micron) dans un premier temps, contre 0,13 micron aujourd'hui, et 32 nanomètres à terme. "Des tailles de circuit aussi réduites permettront aux partenaires de continuer à répondre à la demande de la clientèle visant à intégrer plus de puissance de calcul dans des volumes plus petits", expliquent-ils dans un communiqué. Les projets porteront notamment sur les technologies CMOS (Complementary Metal Oxyde Semiconductor) et SOI (silicium sur isolant). Pour Fred Shlapak, président de la division Semi-conducteurs de Motorola, "l'intérêt de de cette alliance est qu'elle va accélérer considérablement le développement de nouvelles technologies et assurer la diffusion de ces technologies dans le secteur, tout en permettant des coûts moindres pour chacun des membres du projet de développement en commun". Une perspective bienvenue alors que le secteur, qui a subi en 2001 une baisse de 30% de ses ventes globales, attend toujours des signes nets de reprise. Motorola, Philips et STMicroelectronics seront associés à parts égales à l'effort d'investissement, tandis que TSMC, le numéro un mondial de la sous-traitance de semi-conducteurs, assurera le transfert des technologies mises au point à Crolles dans ses usines. Les quatres associés au projet ont totalisé en 2001 plus de 19 milliards de dollars (21,6 milliards d'euros) de ventes dans les semi-conducteurs : 6,36 milliards de dollars pour STMicro, numéro trois mondial du secteur, 4,9 milliards pour Motorola, 4,3 pour Philips et 3,6 pour TSMC. Des chiffres à mettre en parallèle avec les 2,5 milliards de dollars nécessaires aujourd'hui pour construire une usine de puces "dernier cri".
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