Pour Intel, la mobilité est loin de se limiter au PC portable

Le lancement, début février, du processeur Pentium 4 - M, dédié aux ordinateurs portables, accompagné d'une vaste campagne de communication, n'est que l'un des pans de la stratégie d'Intel dans ce qu'il appelle "la transition du marché du PC vers la mobilité". Car cette évolution, explique Mike Bonello, directeur marketing du groupe pour la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) accroît la gamme des terminaux concernés, du téléphone mobile à l'ordinateur portable, en passant par l'agenda électronique connecté et les diverses déclinaisons de ces produits, plus ou moins sophistiquées. Pour Intel, comme l'a prouvé l'accord spectaculaire conclu avec Microsoft en février (lire ci-contre), la mobilité est aussi un nouveau relais de croissance. Les ventes mondiales de PC portables devraient, à elles seules, enregistrer une croissance annuelle moyenne de 16% sur la période 1999-2005, le seul marché des produits et applications professionnelles enregistrant une progression moyenne de 14% par an sur sept ans. Pour un groupe fortement touché par la baisse des ventes globales de PC l'an dernier, l'occasion est évidemment trop belle pour ne pas être saisie. Intel mise donc gros sur la satisfaction des besoins des entreprises en mobilité. Le groupe exploite l'ensemble des technologies disponibles et défend, logiquement, la standardisation des technologies. Il met par exemple en avant le standard PCA (Personal Client Architecture) pour la conception des processeurs destinés aux téléphones et PDA. "Cela permet de réduire le 'time to market', explique Mike Bonello : en travaillant sur une interface standard, les fabricants peuvent commencer à écrire le logiciel qui équipera leurs nouveaux produits alors que ces derniers ne sont encore que des concepts". Sans parler des économies d'échelle pour les fabricants de composants, dont fait partie Intel. Pour le groupe californien, l'arrivée - tardive mais cette fois bien réelle - des nouvelles normes de transmission sans-fil sur les marchés du monde entier est elle aussi prometteuse. Qu'il s'agisse de Bluetooth ou de la fameuse 802.11 ("a" ou "b"), qui promet des débits allant jusqu'à 54 mégabits/seconde à une distance pouvant atteindre 100 mètres. En France, Intel prévoit ainsi de lancer d'ici la fin juin un point d'accès à la norme 802.11a qui permettra, pour moins de 600 euros, de connecter sans fil jusqu'à 25 ordinateurs à un réseau haut débit (juqu'à 11 mégabits/seconde). Des matériels déjà testés, notamment en milieu hospitalier, et qui permettent par exemple à un médecin de visiter ses malades avec son ordinateur portable connecté en permanence pour consulter dossiers, radios, etc.. En entreprise, "je peux par exemple changer de pièce pour rejoindre une réunion en emmenant mon PC portable, qui reste connecté au réseau interne ou à Internet", explique Xavier Petot, "M. Mobilité" d'Intel pour la France.Le numéro un mondial des puces s'apprête aussi à commercialiser des équipements de connexion multipoints. Application-type : "une université obligée aujourd'hui de louer des lignes spécialisées pour relier entre eux les différents bâtiments de son campus peut très facilement interconnecter des réseaux locaux distants, puisqu'elle est sur son domaine privé. Et économiser ainsi la location de ces lignes", explique Xavier Petot. Intel teste aussi, chez les trois opérateurs mobiles français, une carte PCMCIA à la norme GPRS, qui permettra de connecter un ordinateur portable à un réseau mobile en y insérant la carte SIM de son téléphone. Mais le groupe, qui commercialise aussi bien des mémoires flash pour téléphones mobiles que des puces pour portables ou des cartes réseau pour PDA, voit déjà plus loin. Et travaille notamment sur l'amélioration de l'autonomie des PC portables. "Pour l'instant, explique Mike Bonello, la réduction continue de la consommation a permis de préserver l'autonomie en dépit de l'augmentation de la puissance des machines. Mais d'ici deux ans, on peut espérer voir des batteries dont l'autonomie atteindra huit heures". Et ce alors même que la connectivité augmente encore la demande d'énergie d'un PC : le fonctionnement en permanence d'un antivirus et d'un logiciel de cryptage des données accaparent par exemple à eux seuls un quart de la puissance d'une puce haut de gamme, cadencée à 2 gigahertz.Le défi technologique de l'augmentation de l'autonomie a notamment incité Intel Capital, la filiale de capital-risque du groupe, à prendre une participation dans Smart Fuel Cell, une start-up allemande spécialisée dans la conception de piles à combustibles pour appareils portables.
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