France Télécom n'a pas encore rassuré sur MobilCom

France Télécom a obtenu "tout ce qu'il voulait". Le résumé de la réunion du conseil de surveillance de MobilCom par Eric Bouvier, l'un des deux représentants du groupe français, a le mérite de la clarté. Au siège du groupe à Paris, on se déclarait vendredi soir "très satisfait". Après les échecs cuisants de ces dernières semaines, qui avaient encore accru la défiance des marchés financiers, Michel Bon est parvenu à ses fins en faisant voter l'éviction du siège de PDG de son encombrant homologue Gerhard Schmid, le fondateur et premier actionnaire de l'opérateur mobile allemand.Mis en minorité lors de la précédente réunion du conseil, il y a deux semaines, France Télécom n'avait besoin, cette fois-ci, que d'une majorité simple des douze membres, et il l'a obtenue. Gerhard Schmid est donc remplacé par le directeur financier de MobilCom, Thorsten Grenz. Mais surtout, le vote du conseil de surveillance permet de renouer les liens entre le géant français et sa filiale. Et ce même si France Télécom a démenti vendredi soir avoir réactivé "l'accord cadre de coopération" signé par les deux groupes en mars 2000 et rompu spectaculairement il y a près de deux semaines. Le Français s'engage néanmoins à "continuer d'assurer le financement" de MobilCom pour ses besoins de fonctionnement. Le groupe allemand est en effet menacé de manquer de liquidités. Une annonce immédiatement saluée par les investisseurs à Francfort : après avoir bondi de plus de 10% vendredi, l'action MobilCom gagnait encore 4,07% à 10,49 euros lundi en début de matinée.Mais si l'éviction de Gerhard Schmid est une première victoire pour Michel Bon, le PDG du groupe public français est loin d'avoir répondu à toutes les questions : il doit maintenant finaliser l'accord conclu avec les banques sur le refinancement de la dette de MobilCom (lire ci-contre) et conclure un accord équivalent avec les deux principaux fournisseurs de sa filiale, Ericsson et Nokia, qui lui ont accordé 1,1 milliard d'euros de crédit. Ensuite, il lui faudra convaincre Gerhard Schmid de lui vendre ses parts : le désormais "ex-PDG" et son épouse Sybille détiennent à eux deux 49% du capital de MobilCom, qu'ils disent ne pas vouloir céder à n'importe quel prix. Les 10 euros par action évoqués ces derniers jours risquent fort de ne pas les satisfaire. D'autant que, selon une source bancaire citée par l'AFP, les autorités boursières allemandes pourraient, en cas d'OPA de France Télécom sur MobilCom, obliger le Français a offrir un prix minimum correspondant au cours moyen de l'action de la société visée durant les 90 jours précédant le dépôt officiel de l'offre. Ce qui, aux niveaux actuels, équivaudrait à environ 14 euros par titre.A la Bourse de Paris, les investisseurs affichent toujours leur scepticisme : vers 9h30 ce matin, l'action France Télécom cédait encore du terrain, abandonnant 2,58% à 12,09 euros, tandis qu'Orange reculait de 3,53% à 4,92 euros.
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