"Le potentiel de BNP-Paribas apparaît limité"

"La Tribune".- Pour quelles raisons venez-vous de réviser à la baisse votre opinion sur BNP-Paribas d'"accumuler" à "alléger" ?Nicolas Lecarpentier.- Les résultats 2001 devraient démontrer la formidable capacité du groupe à générer des bénéfices, de l'ordre de 4 milliards d'euros par an, soutenue par une stratégie de diversification des risques et une politique de réduction des coûts. L'intégration réussie de Paribas, et l'acquisition de BancWest, complétée par celle d'United Californian Bank, en témoignent. Mais nous considérons que tous ces éléments sont désormais intégrés dans les cours. En revanche, la remontée des taux longs et le retour des risques pourraient constituer un frein à la progression des résultats. Enfin, notre valorisation "fondamentale" du groupe ressort à 56,4 euros par action, ce qui limite le potentiel de hausse du titre.Pensez-vous que BNP-Paribas soit prêt à envisager de nouvelles opérations majeures de croissance externe ?Deux initiatives suscitent des interrogations quant à leur motivation réelle. Tout d'abord, le rachat massif des certificats à valeur garantie (CVG) alors que le consensus de valorisation oscille entre 56 euros et 65 euros par action, bien au-dessus du seuil d'exercice de ces certificats. Ensuite, la division par deux du nominal de l'action. Ces deux décisions techniques sont de nature à renforcer la volatilité du titre et surtout faciliter une éventuelle opération de marché dans laquelle BNP-Paribas serait l'acquéreur.Quels sont, à cet égard, les scénarios que vous privilégiez ?Nous avons retenu trois principaux modèles de développement par croissance externe. Primo, la bancassurance, mais une acquisition dans le secteur risque d'être fortement dilutive. Secundo, le renforcement de la banque de détail en France, qui constitue toujours l'un des points faibles du groupe. Reste que les opportunités sont rares et les risques d'exécution élevés. Enfin, BNP-Paribas pourrait jouer la carte de l'Europe mais en visant des marchés sur lesquels la consolidation domestique a déjà eu lieu, comme le Benelux. Dans cette hypothèse, un rapprochement avec Fortis, actuellement fragilisé, nous apparaît comme le plus opportun.Propos recueillis par Eric Benhamou
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