Paris cède plus de 2%, Alcatel et Vivendi chutent

La Bourse de Paris cède 2% au terme d'une matinée irrégulière, qui a vu le CAC 40 osciller dans une marge de près de 130 points. Le marché a amorcé son décrochage avec l'effondrement d'Alcatel et la rechute de Vivendi Universal, tandis que les autres valeurs technologiques répercutaient la baisse de 3,28% du Nasdaq hier.Le climat de suspicion qui entoure les comptes des entreprises et les interrogations quant à la solidité de la reprise économique incitent les investisseurs à se tenir à l'écart dans l'attente des conseils d'administration de Vivendi Universal et de France Télécom. Le premier doit désigner un successeur à Jean-Marie Messier, tandis que le second doit tenter de trouver une solution au problème Mobilcom. A midi, le CAC 40 chutait de 2,28% à 3.650,67 points, dans un volume d'affaires particulièrement fourni de près de 1,7 milliard d'euros échangés sur les valeurs de l'indice.Hier, les marchés américains ont fortement reculé. Les informations du Monde sur une tentative de manipulation comptable de la part de Vivendi Universal ont affecté l'ensemble des valeurs des médias. Les valeurs technologiques ont également accusé le coup après la dégradation de SSB sur National Semiconducteur.Le Dow Jones a perdu 1,12% à 9.007,75 points et le S&P 500 a reculé de 2,12% à 948,08, soit son plus bas depuis le 12 janvier 1998. Le Nasdaq Composite a abandonné 3,28% à 1.357,80, au plus bas depuis mai 1997.Sur l'agenda économique de ce mercredi figurent trois statistiques américaines : les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice ISM de l'activité dans les services en juin et les commandes à l'industrie du mois de mai.Alcatel plonge de 18,02% à 5,55 euros après avoir touché un nouveau plus bas historique à 5,43 euros. Le titre pâtit des craintes d'une nouvelle dégradation de la notation de sa dette. Les boursiers citent un article de La Tribune qui relève que les obligations du groupe d'échéance 2004 " se traitent à seulement 75% de leur valeur faciale, soit des niveaux d'obligations spéculatives, dites junk bonds ".En hausse à l'ouverture, Vivendi Universal chute de 15,48% à 15,40 euros. Le groupe doit tenir, à partir de 18 heures, un conseil d'administration pour désigner un successeur provisoire à Jean-Marie Messier. Jean-René Fourtou, vice-président d'Aventis, fait figure de favori. Selon le Wall Street Journal, Jean-Marie Messier négocie une indemnité de départ de 18 millions d'euros, soit trois fois son salaire de l'an dernier, primes incluses. News Corp a de son côté confirmé avoir revu en baisse son offre initiale de 1,5 milliard d'euros sur Telepiù, la plate-forme de télévision à péage que VU détient en Italie. Enfin, d'après Libération, VU aurait eu recours à des montages à la limite de la légalité pour le rachat de USA Networks en décembre 2001, ainsi que pour la vente d'actions Vinci, réalisée la semaine dernière. L'action de ce dernier gagne 1,05% à 67,50 euros alors que Merrill Lynch a relevé sa recommandation de " neutre " à " achat ".France Télécom reprend 1,36% à 11,15 euros après un recul de 6,94% mardi. Le groupe tiendra, à partir de 18 heures, un conseil d'administration extraordinaire pour tenter de résoudre le conflit qui l'oppose à l'allemand Mobilcom, dont il détient 28,5% du capital. Selon Les Echos, la récente dégradation de la notation financière de l'opérateur français par Moody's et S&P autorise les banques à exiger des paiements anticipés pouvant atteindre 2,1 milliards d'euros.STMicroelectronics recule de 2,54% à 23,03 euros alors que l'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie a chuté de 5,15% hier. Le titre pâtit par ailleurs de l'avertissement sur chiffre d'affaires de son concurrent américain Advanced Micro Devices. Le rival d'Intel a en effet revu en baisse sa prévision de ventes au deuxième trimestre à environ 600 millions de dollars, contre 620 à 700 millions précédemment estimés.Thomson Multimédia perd 2,27% à 23,21 euros. Le groupe s'est dit prêt à payer une somme indéterminée afin de régler le différend qui l'oppose au japonais Tanashin Denki pour violation de brevet. Un premier jugement avait condamné TMM à payer environ 25,6 millions de dollars pour utilisation non autorisée d'un mécanisme de lecture de cassettes. Les autres technologiques reculent dans le sillage du Nasdaq. Cap Gemini abandonne ainsi 7,69% à 36 euros et Dassault Systèmes 3,47% à 41,75.Les valeurs financières connaissent des fortunes diverses. Axa abandonne 4,87% à 16,23 euros, toujours affecté par la nouvelle poussée d'" Enronite ". A l'inverse, BNP Paribas regagne 0,60% à 50,30 euros. Son PDG Michel Pébereau a qualifié de " farfelu " le chiffre de 4 milliards d'euros évoqué par certains médias pour évaluer l'engagement de la banque sur Vivendi Universal. Dans une note à ses clients, JP Morgan évalue à 1 milliard de dollars l'exposition de la banque au groupe de médias, un montant qui représente un coût peu significatif pour la banque, selon l'analyste de la banque d'affaires Romain Burnand.TotalFinaElf baisse de 0,87% à 160 euros. Le groupe vient d'obtenir un nouveau permis d'exploration pétrolière en Algérie, dont il détient 85%, les 15% restant revenant à l'espagnol Cepsa.LVMH abandonne 3,73% à 47,55 euros. UBS a abaissé son objectif de cours sur le titre de 47 à 43 euros tout en maintenant sa recommandation à " alléger ".Pinault-Printemps cède 7,93% à 106,80 euros. Sa filiale Finaref s'est associée au Club Med pour lancer, au premier semestre 2003, une carte dans le domaine des loisirs et des voyages.Renault perd 1,79% à 44 euros. Le groupe a annoncé une hausse de 1,3% de ses ventes mondiales au premier semestre. Par ailleurs, sa filiale Nissan a annoncé avoir augmenté ses capacités de production de 44% afin de faire face à la forte demande pour son compact March. Peugeot recule pour sa part de 2,38% à 49,30 euros. Le groupe va prochainement lancer une campagne de rappel de ses berlines 406 afin de vérifier d'éventuelles faiblesses dans le système de fermeture de leur coffre.Enfin, en dehors du CAC, Alstom perd 6,98% à 10 euros à quelques heures de l'ouverture de son conseil d'administration.John WiburgCopyright Invest
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