Le mutisme de TUI pour 2003 déçoit le marché

Tourisme et bruits de bottes ne font pas bon ménage. Le leader européen du tourisme TUI vient une nouvelle fois de le confirmer dans un communiqué. Rappelant que la performance du secteur du tourisme sera déterminée par l'environnement économique et politique, en particulier l'évolution de la crise irakienne, le groupe allemand a indiqué qu'il n'était "actuellement pas possible de fournir une prévision fiable concernant son bénéfice opérationnel pour 2003".Et les premières tendances incitent bien à la prudence. "Les réservations pour la saison d'hiver en cours sont globalement au même niveau que l'an dernier", ajoute le groupe sans plus de précision. Un discours qui tranche avec les propos tenus en novembre dernier, lorsque TUI indiquait que les réservations progressaient et que les clients continuaient à voyager malgré les tensions politiques.Les observateurs n'ont donc pas masqué leur déception après ce brusque revirement. D'autant que le groupe a par la même occasion présenté des chiffres préliminaires pour 2002 qui laissent entrevoir un recul plus marqué qu'attendu.Ainsi, le chiffre d'affaires devrait avoir reculé de 22,4 à 20 milliards d'euros, principalement en raison des désinvestissements opérés l'an passé. Hors effet des cessions, le repli serait plutôt de 4 à 5%. Et "le tourisme devrait avoir connu une baisse du même ordre", ajoute-t-il. Mais c'est surtout du côté des résultats que se situe la plus grosse déception. Le bénéfice avant impôts et amortissement des survaleurs, Ebta, devrait ressortir aux alentours de 600 millions d'euros, soit une chute de 26% en un an. Bien sûr, le voyagiste avait déjà prévenu qu'il ne rééditerait pas le résultat opérationnel record de 2001 (811 millions d'euros). Mais il comptait en amortir la chute par les recettes issues de son programme de cessions. Or, "le recul prévu du résultat opérationnel n'a pu être totalement compensé par les gains enregistrés sur les cessions", déplore-t-il aujourd'hui. En particulier, la vente attendue de la participation dans Ruhrgas n'a pas pu être finalisée en 2002.Pour réagir le plus rapidement possible à cette dégradation, le groupe précise qu'il a mis en place un nouveau programme de réduction des coûts de 111 millions d'euros, qui vient s'ajouter au plan d'économie de 160 millions d'euros lancé l'an passé.Enfin, selon TUI, le rebond passe aussi par le recentrage amorcé depuis plusieurs mois. Cette année, "la vente de la division énergie va entraîner des gains considérables", anticipe-t-il. La cession des activités allemandes de Preussag Energie avait déjà été annoncée en décembre. Et aujourd'hui, c'est la cession des activités hors Allemagne qui a été révélée par TUI. Grâce à cette opération conclue pour 300 millions d'euros avec l'autrichien OMV, "nous avons franchi un pas important dans notre recentrage", se félicite Michael Frenzel, le patron du voyagiste allemand.En Bourse, c'est toutefois l'inquiétude qui l'emporte. En fin de journée, l'action plonge de 6,9%, à 13,90 euros. Et la méfiance s'étend à d'autres valeurs, comme Club Med qui lâche 3,88%, à 22,30 euros. Le Suisse Kuoni résiste un peu mieux avec un repli limité à 1,85%. Mais il est depuis la semaine dernière soutenu par des rumeurs d'OPA... de la part de TUI.
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