Menace de grève reconductible dans les transports début juin

Le spectre de grandes grèves dans les transports publics resurgit: la SNCF et la RATP pourraient être l'objet de grèves reconductibles à partir du 3 juin, ont fait savoir ce mardi les syndicats.A la SNCF, six fédérations de cheminots (CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA, Sud Rail) ont décidé de déposer un préavis de grève nationale reconductible à partir du lundi 2 juin à 20H00. Selon Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots, "si le gouvernement passe au forceps le 28 mai (jour prévu pour l'adoption du projet de réforme des retraites au Conseil des ministres), s'il choisit l'épreuve de force, la CGT (premier syndicat à la SNCF) sera au rendez-vous". La CFDT-Cheminots, il faut le souligner, participe au mouvement, alors même que la confédération a approuvé la réforme des retraites.Initiative similaire à la RATP, où cinq syndicats entendent "se mettre en ordre de marche pour faire réagir les salariés à partir du 3 juin", si le gouvernement ne bouge pas sur les retraites. La CGT, majoritaire parmi les salariés de la Régie, a précisé qu'il s'agirait alors "certainement" d'une grève reconductible.La menace d'un blocage de la région parisienne est donc ouvertement brandie, alors que le gouvernement doit entériner en conseil des ministres le mercredi 28 mai son projet de loi de réforme des retraites. Le message envoyé par les syndicats est clair: si le texte adopté est conforme à l'état actuel du projet, un mouvement dur sera lancé.D'ici là, un dernier "grand avertissement" sera donné dimanche prochain, 25 mai, avec la manifestation nationale organisée à Paris. Cette journée de mobilisation, appelée par la CGT, FO, la FSU et l'UNSA, devrait également recevoir le soutien de certaines fédérations de la CFDT, en dépit du ralliement de la confédération dirigée par François Chérèque au texte du gouvernement. Ce sera notamment le cas de la CFDT d'Air France qui, comme huit autres syndicats de la compagnie aérienne, appelle les salariés à la grève le 25 mai et à participer à la manifestation pour "la défense des retraites". La CFDT-RATP a de son côté fait elle aussi savoir son désaccord avec la direction de la confédération, jugeant que cette dernière s'était "précipitée" au moment d'approuver le relevé de conclusions obtenu à l'issue des négociations des 14 et 15 mai. Dans ce contexte, la CFDT-RATP appelle à une "poursuite des négociations afin d'aboutir à une réforme satisfaisante". Le divorce entre la direction de la CFDT et certains de ses militants sur cette question des retraites a été illustré par l'accueil mitigé qui a été réservé à François Chérèque par les 500 participants du 21ème congrès de l'union confédérale des retraites CFDT à La Rochelle. Applaudi par une moitié de la salle, le secrétaire général a été sifflé par l'autre moitié.Pour sa part, la CFTC qui a décidé de ne pas soutenir l'accord tel qu'il a été appuyé par la CFDT et la CFE-CGC, a choisi malgré tout de ne pas appeler à manifester dimanche prochain, laissant aux fédérations le soin de se positionner. La CFTC-Cheminots et la CFTC-Santé ont quant à elles décidé de se joindre au mouvement.L'avenir du projet gouvernemental sur les retraites pourrait dépendre du niveau de mobilisation de ce dimanche 25 mai. Les syndicats opposés à la réforme en l'état veulent donc peser de tout leur poids avant cette date. Ils seront rejoints dans la rue par des militants socialistes. Le PS a en effet appelé ses troupes à participer à la manifestation parisienne. Pour ce qui est des Verts, ils devraient aussi participer à cette journée de protestation mais, comme le 13 mai, en se tenant en lisière du cortège.
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