Moins de destructions d'emplois que prévu aux Etats-Unis

Sans surprise, le taux de chômage américain a atteint 6,1% en mai. Un chiffre qui est conforme aux attentes moyennes des économistes calculées par Reuters et Bloomberg. L'économie des Etats-Unis reste donc incapable de créer des emplois. Mais la bonne surprise réside dans le nombre des suppressions d'emplois. Les Etats-Unis en ont en effet détruit "seulement" 17.000 le mois dernier. La force de ce ralentissement n'avait pas été prévue par les économistes, puisque le consensus calculé par Reuters prévoyait 39.000 emplois supprimés, tandis que celui de Bloomberg envisageait la destruction de 30.000 emplois.Reste que ce n'est là qu'une demi-bonne nouvelle. Il s'agit en effet d'une baisse par rapport au mois d'avril où, selon le Département du Travail, l'emploi est resté stable aux Etats-Unis. Du coup, ce qui aurait pu apparaître comme une performance lorsque l'on croyait que 48.000 emplois avaient été supprimés en avril (comme d'abord annoncé), fait figure de rechute. Pour autant, le bilan est meilleur qu'attendu. Sur deux mois, 17.000 emplois ont été supprimés contre 78.000 prévus par les économistes. Du coup, ce chiffre inspire un "soupir de soulagement" à l'ancien gouverneur de la Fed Laurence Meyer, interrogé par Bloomberg.Ce chiffre de l'emploi prouverait certes encore une fois l'incapacité actuelle pour l'économie américaine de générer des emplois, mais il montrerait également un infléchissement significatif. Les entreprises, si elles ne peuvent pas encore embaucher, ne suppriment plus massivement des emplois. "Le chômage a tendance à être un indicateur retardé, et nous pensons que les signes précurseurs d'un rebond économique sont bien là et que le taux de chômage devrait commencer à reculer", explique à Reuters un gérant américain. Et Laurence Meyer d'ajouter : "c'est un signe fort d'augmentation de l'économie".Et, si l'on regarde dans le détail, les raisons de se réjouir ne manquent pas. Ainsi, les métiers des services aux entreprises ont créé en mai 48.000 emplois, contre 1.000 en avril. Une accélération qui pourrait faire penser que la demande dans ce secteur repart et donc que certaines dépenses d'investissement pourraient reprendre. Dans le même esprit, la reprise de l'intérim avec 58.000 nouveaux emplois intérimaires créés est, pour Evariste Lefeuvre, économiste chez CDC-Ixis, un signe "d'une possible reprise de la demande".Autre signe positif, l'emploi industriel. Dans le secteur manufacturier, 53.000 emplois ont été supprimés en mai contre 90.000 en avril. Un ralentissement qui est là aussi le signe d'un certain retour au calme. A cela s'ajoute, comme le note Evariste Lefeuvre, la "légère augmentation des heures travaillées dans le secteur". Si l'on recoupe cette information avec l'amélioration de l'ISM manufacturier, on peut s'attendre, selon lui, "à une stabilisation, voire à une légère hausse de la production industrielle en mai". Il s'agirait de la première depuis février dernier. Les marchés ont donc logiquement très bien accueilli ces chiffres. En clôture, le CAC a gagné 1,95% et a franchi la barre des 3.100 points, pendant que le DAX 30 montait de plus de 3%. Et les marchés américains ont également salué la nouvelle. Vers 12h locales, le Dow Jones gagnait 1,28%, tandis que le Nasdaq progressait de 0,76%.
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