C'est une mauvaise nouvelle que vient d'apporter Nokia, le numéro 1 mondial du combiné mobile. L'équipementier télécoms finlandais a annoncé qu'il ne tiendrait pas ses promesses en matière de chiffre d'affaires et de résultats sur la période janvier-mars 2003.Raison essentielle à cette révision: la morosité persistante de la division d'équipements de réseaux mobiles (Nokia Networks), qui pèse un peu plus de 20% des ventes annuelles totales. Mise à mal depuis des mois en raison de l'arrêt des investissements des opérateurs mobiles, celle-ci devrait voir ses ventes reculer de 15 à 20% ce trimestre par rapport à l'an passé. A titre de comparaison, Merrill Lynch, plus pessimiste que le consensus des analystes, tablait jusqu'ici sur des ventes en déclin de 6% par rapport au 1,43 milliard d'euros de l'an passé. Il faut dire que le marché des équipements pour réseaux mobiles est loin de repartir. Après un recul de 20% l'an passé, les professionnels attendent cette année un nouveau déclin de 10%.Nokia Networks devrait en conséquence subir une "perte opérationnelle substantielle" après un gain de 146 millions d'euros l'an passé, indique le communiqué. Outre la frilosité des opérateurs, Nokia va devoir assumer les coûts induits par la première phase de la mise en place des réseaux 3G.A cette mauvaise nouvelle, vient s'ajouter celle sur les ventes de mobiles qui ne seront pas aussi bonne que ne l'espérait le Finlandais. Même si sa place de leader mondial n'est évidemment pas menacée, Nokia se montre un peu moins optimiste qu'avant sur les ventes de combinés, alors que les consommateurs manifestent certaines réticences à se jeter sur les nouveaux modèles dotés d'écrans couleurs, du fait d'un contexte économique morose. Les ventes de la division devraient être dans le bas de la fourchette d'estimations définie en janvier, qui prévoyait une hausse comprise entre 0 et 9%. Cette révision n'a pas étonné les analystes: Merrill Lynch, par exemple, qui prévoyait des ventes stables par rapport à l'an passé, explique qu'au premier trimestre Nokia a préservé sa part de marché.Une autre nouvelle communiquée par le fabricant a rassuré les investisseurs. Le prix de vente moyen d'un combiné (ASP: average selling price) s'est stabilisé, selon les annonces du groupe faites au CEBIT. Ce qui signifie, que hors effets de change, le prix a même augmenté en séquentiel, souligne Merrill Lynch dans son rapport. Or, la préservation des marges constitue la principale source d'inquiétude des analystes, et l'annonce de Nokia sur ce point permet aujourd'hui à Merrill Lynch d'assurer que les marges pourront ressortir entre 23 et 24%, en ligne avec les attentes. Désormais, Nokia admet clairement que le chiffre d'affaires total du groupe sera inférieur aux 7,01 milliards d'euros réalisés au premier trimestre 2002. Le bénéfice par action sera également dans le bas de la fourchette de prévision. Au départ établie entre 0,15 et 0,19 euro par titre, la fourchette a été ramenée entre 0,15 et 0,17 euro par action, tandis que le résultat avait été de 0,19 euro par action l'an passé. A Helsinki, le titre, après avoir perdu plus de 6,6% en fin de matinée, gagne 2,10% en fin de journée à 11,68 euros. Les annonces de Nokia sur les réseaux mobiles défavorisent Ericsson qui recule en fin de séance de 9,09% à 4,04 couronnes suédoises.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:17

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