Tati se déclare en cessation de paiement

Un monument du commerce parisien va peut-être disparaître. Vendredi après-midi, le groupe Tati s'est déclaré en cessation de paiement, confirmant ce qu'avaient laissé entendre la CGT et la CFTC un peu plus tôt. Le tribunal de commerce de Paris devrait statuer sur le sort du groupe dès mardi prochain.Deux scénarios sont envisageables : l'ouverture d'un période d'observation ou la liquidation pure et simple de la société. Une nouvelle qui est arrivée comme un véritable coup de tonnerre pour les 1.200 salariés du groupe. D'autant que, si la société se dit "confiante dans ses capacités à faire face à cet accident conjoncturel", les syndicats se veulent plus pessimistes pour l'avenir, évoquant directement l'hypothèse de la liquidation. "La direction de l'entreprise a annoncé aux représentants du personnel la mort de l'entreprise", a indiqué à l'AFP Albert Hamoui, secrétaire général adjoint de la CFTC textile.Certains salariés font dès lors le rapprochement avec les mésaventures arrivées aux salariés d'une autre enseigne célèbre. "On va nous refaire le coup de Marks & Spencer", lâche l'un d'eux cité ce vendredi par Le Parisien.Pour autant, cette cessation de paiement n'est qu'une demi-surprise. Les difficultés du groupe sont connues de longue date. Le concept de mode à prix cassés (révolutionnaire à sa création après la seconde guerre mondiale) a attiré de nombreux concurrents ces dernières années comme H&M ou Kiabi. Pour y remédier, l'enseigne s'est alors lancée dans la diversification géographique et sectorielle. Et si certaines initiatives, à l'image de Tati Or, se sont révélées porteuses, d'autres (comme l'implantation à New York) ont été loin de rencontrer le succès escompté.Le groupe avait d'ailleurs été contraint en septembre 2002 d'établir un plan de sauvegarde avec la fermeture de cinq de ses trente magasins. Et déjà, dans une lettre aux salariés, le directeur général, Christian Raillard, parlait de "chute drastique du chiffre d'affaires" et d'un "résultat d'exploitation fortement déficitaire".Apparemment, les mesures mises en place n'auront pas suffi. Et aujourd'hui, la CFTC rejette l'entière responsabilité de la défaillance sur la direction. "Les mauvaises implantations géographiques des magasins, l'absence de véritables politiques marketing, les erreurs de gestion, les assortiments en magasins qui ne répondent pas aux attentes des clients, sont autant d'éléments qui ont abouti à ce résultat", dénonce Albert Hamoui.
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