Yves Sassi : Comment est né Piment Bleu ?Françoise et Didier Herbé : Mon épouse et moi-même avions des activités dans des domaines très différents. J'ai fait ma carrière dans la finance, l'assurance puis le conseil. Françoise a travaillé dans l'hôtellerie et les voyages. Une chose nous liait à ce projet, notre goût pour les voyages. Mais nous aimions, et nous aimons toujours, lors de nos différents voyages aller chez l'habitant, entrer en contact avec les différentes cultures. Nous ne sommes pas des coureurs de musées, même si cela nous intéresse, mais plutôt des amateurs des civilisations, des cultures. De la vie, telle que les gens la vivent. C'est souvent par le biais de la nourriture que l'on rencontre, que l'on connaît les gens. Quand vous voyagez comme ça, vous rencontrez les cultures, les coutumes, les religions, la cuisine, les habitudes ancestrales. Les traditions culinaires vous rapprochent des gens. En France, on ne retrouvait jamais les produits que nous aimions dans les pays que nous visitions. Sauf quelques fois dans des magasins très spécialisés dont la clientèle fait partie en général des peuples originaires de ces régions. C'est comme ça que l'idée nous est venue. Le projet a fait son chemin petit à petit et en 1998, nous avons tous les deux décidés de quitter nos métiers et de nous lancer dans cette aventure. J'avoue que le démarrage a été difficile, notre emplacement était trop excentré et nous n'avions pas l'expérience de la logistique nécessaire à l'importation des produits que nous voulions proposer. Il y a une centaine d'épices dans notre magasin et de très nombreux produits de différents pays. Petit à petit, nous avons réussi à nous organiser, nous avons créé, avec un associé, une centrale d'achat qui s'occupe entièrement de la logistique. Aujourd'hui, cette centrale est filiale à 100 % de la société.Quel est exactement le concept ? Le Piment Bleu est un lieu qui permet de retrouver les saveurs, les odeurs, les mets découverts ailleurs. Il permet aussi à ceux qui n'ont pas l'occasion de voyager de s'ouvrir aux cuisines du monde, par curiosité et... gourmandise. Nous proposons près de mille références. La gamme identifiante majeure est constituée d'épices vendues en vrac. Nous proposons également des alcools du monde, des légumes et fruits secs et des gammes de produits alimentaires de nombreux pays tels que des couscous, des farines...Les produits viennent du bassin méditerranéen (Espagne, Italie, Grèce, Turquie, Liban), du Moyen Orient, d'Asie, d'Inde... Il y a également une librairie de cuisine et arts de la table très complète et des objets liés aux arts de la table. Les produits sont présentés à l'inverse des méthodes modernes de merchandising. Nous n'avons pas un rayon épices, puis un rayon sauces... Tout est proposé par pays ou régions d'origine. Vous avez le Maroc, les Antilles, la Chine... Et nous ne vendons que des produits alimentaires authentiques, importés directement avec les étiquettes d'origine. L'offre produits est d'une rare richesse, tant dans la qualité, que dans la quantité. Pour que nos clients puissent pleinement en profiter, nous avons créé des fiches qui les aident à concevoir leurs repas. Comment assortir les mets, comment les cuisiner... Et régulièrement, nous proposons des thèmes.Aujourd'hui, vous vous lancez dans la franchise. C'est également une autre aventure. Comment abordez-vous ce projet ? En fait, le concept a été amélioré au cours de ces 5 années. La recherche de produits, l'écoute des clients, notre expérience nous ont permis de valider le concept. Lorsque nous avons compris qu'il pouvait être dupliqué, nous avons pris des contacts avec le monde de la franchise. La Fédération française de la franchise nous a bien guidés. Puis nous avons pris contact avec des consultants spécialisés qui nous ont aidés à mettre en place des outils techniques, une logistique, des outils de gestion spécifiques à notre activité. Aujourd'hui, nous sommes récompensés de tout notre travail, de nos démarches puisque nous avons reçu le Trophée du meilleur nouveau concept, décerné par les organisateurs du salon de la franchise.Comment voyez-vous maintenant votre futur développement ?Notre objectif est de bien réussir ce lancement. Pour nous, il est important que nous trouvions des partenaires qui partagent nos valeurs, le goût de l'authentique, des valeurs humaines, l'amour des bons produits, le plaisir de découvrir l'autre... C'est bien sûr un métier de commerçant, mais c'est aussi bien plus que cela. Dans un monde intransigeant, difficile (la situation actuelle le montre bien), nous avons envie de faire partager toutes ces cultures par l'intermédiaire des produits de base, par cette qualité réellement authentique... Nous pensons ouvrir 5 magasins cette année. Nous voulons que le développement se fasse sainement, dans les meilleures conditions. C'est primordial pour nous.

latribune.fr

20 Oct 2008, 1:18

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