Renault voit un second semestre moins déprimé

S'il est encore bien trop tôt pour envisager un rebond du marché automobile européen, le second semestre devrait cependant être nettement moins catastrophique que les premiers mois de l'année. Cette opinion, partagée par de nombreux analystes, est également celle de Renault, dont le PDG, Louis Schweitzer, s'exprimait ce matin lors d'un point presse en Suède. "L'évolution négative par rapport à 2002 sera moins marquée au second semestre", a-t-il indiqué. Rappelons que sous le poids notamment d'un marché français particulièrement affecté, les ventes d'automobiles en Europe de l'Ouest ont reculé de 3,8% sur la période janvier-mai.Ainsi, bien qu'il n'écarte toujours pas son scénario le plus pessimiste d'une baisse annuelle du marché de 6 à 7%, le PDG de la firme au losange a réaffirmé qu'il espérait dans le meilleur des cas une variation des ventes allant de 0 à -2%. Un point de vue un peu plus optimiste que celui de nombreux bureaux d'analystes, qui, à l'image de la Société Générale et de la Deutsche Bank, attendent plutôt une baisse de 4%.Il est en revanche un point sur lequel s'accordent le groupe et les spécialistes du secteur: la capacité de Renault à se distinguer dans ce contexte délicat. Le groupe de Boulogne, dont la part de marché est tombée de 11 à 10,4% à fin mai, compte en effet sur la montée en puissance de sa nouvelle gamme, Scenic et Megane en tête, pour stabiliser sa pénétration, voire l'améliorer. Au second semestre, "la montée en cadence de la gamme Megane II devrait permettre au groupe de surperformer le marché", confirme Aurel-Leven. Et après le tassement subi jusqu'ici, la Société Générale voit le constructeur égaler en 2003 sa performance de l'an passé avec une part de marché de 10,7%.Dans ces conditions, Renault devrait parvenir à maintenir sa rentabilité. Ce jeudi, il a ainsi confirmé que sa marge opérationnelle se situerait comme l'an passé autour de 4%. Bien entendu, la marge ne sera pas linéaire sur l'année. Le second semestre sera plus favorable que le premier, sur lequel la baisse des ventes et la montée de l'euro par rapport à la livre auront pesé, d'autant que Renault n'a pas jugé nécessaire de mettre en place une politique de couverture. Globalement, l'effet de change sur le [premier] semestre devrait être d'environ 150 millions d'euros soit un impact sur la rentabilité opérationnelle de l'ordre de -0,8%. Ainsi la marge opérationnelle du premier semestre 2003 "devrait être significativement inférieure à celle du premier semestre 2002 (4,8%)", estime Aurel-Leven.Cette effet devise devrait également jouer vis-à-vis du yen. Louis Schweitzer a reconnu que cette variation réduirait la contribution apportée par Nissan, mais il ne s'est pas pour autant dit préoccupé par les répercussions sur les marges de la hausse de l'euro par rapport au yen. Pour le marché, il n'y a également rien d'alarmant. Dans sa dernière présentation, la Société Générale disait attendre une contribution annuelle en hausse de 16% par rapport à la contribution de 1,33 milliard apportée l'an passé. La moitié du chemin a d'ores et déjà été parcourue puisqu'en avril Renault a annoncé que l'apport de Nissan sur son premier semestre serait voisin de 750 millions d'euros.La Bourse reste tout de même prudente. En fin de journée, l'action cède 2,2%, à 43,62 euros.
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