Le marché n'apprécie guère les ajustements comptables d'Axa

L'estimation était loin du compte. En février, en publiant un bénéfice de 949 millions d'euros pour 2002, Axa en avait profité pour glisser que son résultat présenté en normes comptables américaines (US GAAP) devrait être négatif de 1,6 milliard d'euros. Mais ce jeudi, il vient finalement d'annoncer qu'il avait déposé auprès de la COB (Commission des opérations de Bourse) un document de référence faisant état d'une perte en US GAAP de... 2,9 milliards d'euros, contre un bénéfice de 1,48 milliard un an plus tôt.Bien sûr, le groupe a souhaité minimiser la portée de ce chiffre en indiquant qu'il n'avait "pas d'incidence sur la valeur de l'actif net réévalué en normes french GAAP, sur l'embedded value (valeur intrinsèque) ou sur les fonds propres réglementaires et la marge de solvabilité du groupe". Le marché se montre toutefois déçu. En fin de journée, l'action affiche la plus lourde chute du CAC avec -6,43%, à 11,94 euros. Si certains opérateurs font simplement part de leur étonnement face à ce nouveau résultat, un analyste plus acide, interrogé par l'AFP, constate "un petit problème de remontée d'information" chez Axa.Pour justifier l'écart, l'assureur évoque de son côté "des dépréciations complémentaires significatives sur actifs investis au 31 décembre 2002, qui prennent en compte l'évolution de l'interprétation des règles de dépréciations sur actions dans un environnement marqué par une forte détérioration des marchés financiers en 2002." En clair, comme le souligne aussi le groupe dans son communiqué, Axa avait établi sa première estimation en fonction des éléments en sa possession et suivant la méthodologie utilisée en 2001. Or, les principes ont depuis évolué.Enfin, l'assureur rappelle également les principales raisons qui conduisent à une telle différence de résultats entre les normes françaises et américaines. D'abord, les normes américaines ont conduit à intégrer une perte supplémentaire de 1 milliard d'euros au titre des investissements en OPCVM et sociétés immobilières. Outre-Atlantique, les valeurs mobilières détenues par ces sociétés sont considérées comme "titres de transaction" et comptabilisées à leur valeur de marché. La variation de cette valeur est par la suite imputée au compte de résultat.Par ailleurs, les dépréciations sur portefeuille ont été augmentées de 1,6 milliard d'euros. En normes américaines, la dépréciation doit être constatée si la valeur de marché est inférieure de 20% à la valeur comptable depuis plus de six mois. En France ce seuil est de 30%.Enfin, la société a dû procéder à un ajustement sur des impôts différés. Ce qui s'est traduit par une dépréciation de 1,01 milliard.
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