"Ces résultats sont surprenants", déplore ce mardi Aurel-Leven après la publication des comptes semestriels (à fin mars) d'Euro Disney. Et ils sont surprenants à double titre. D'abord, "bien qu'encourageante, l'augmentation du chiffre d'affaires n'a pas atteint les prévisions initiales du groupe en raison du récent ralentissement de l'activité touristique", reconnaît lui-même Euro Disney. En effet, la hausse de 8% de l'activité du groupe, à 472,6 millions d'euros, résulte principalement de l'ouverture d'un second parc au printemps dernier.Dans ces conditions, certains bureaux, comme Aurel-Leven, s'attendaient à ce que "Euro Disney adapte sa structure de coût par rapport à cette baisse d'activité". Mais cela n'a pas été le cas. Et c'est là que se situe la seconde déception. Car les résultats montrent un véritable dérapage des dépenses d'exploitation.Face à la hausse modérée de l'activité, celles-ci ont de fait progressé de 15,6%, à 456,6 millions d'euros. D'où une chute de 62,4% du résultat d'exploitation, à 16 millions d'euros.Si l'on ajoute à cela la hausse des loyers de crédit-bail et des charges financières, la perte nette s'est creusée en un an, passant de 76,8 millions d'euros à 82,7 millions d'euros. Un chiffre d'autant plus décevant que le résultat de l'an dernier, comme le rappelle Aurel-Leven, "tenait compte de charges exceptionnelles de plus de 40 millions d'euros liées à l'ouverture du nouveau parc".Enfin, le groupe doit toujours faire face à des défis financiers majeurs. En premier lieu, à 2,3 milliards, son endettement a augmenté de 3,8% et représente 175% de ses fonds propres. Par ailleurs, si en raison du ralentissement du secteur The World Disney Company a bien décidé d'aménager le système de versement des redevances qui lui sont dues, l'arrangement n'est que temporaire: la part non payée au titre de 2003 pourrait sous certaines conditions redevenir exigible dès 2004.Pour le marché, la déception est grande. Et l'action qui avait engrangé plus de 50% en avril est repartie à la baisse depuis l'ouverture. En fin d'après-midi, elle accuse la plus forte baisse du SRD, avec une chute de 8,93%, à 0,51 euro.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:01

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