La candidature de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE soutenue par l'Union européenne

L'arrivée de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE se précise. Contre toute attente, et alors que le sujet n'était théoriquement pas au menu des discussions, une source française a déclaré en fin de journée à l'AFP que le sommet de Salonique "soutenait la candidature" du Gouverneur de la Banque de France, et qu'il y sera fait allusion dans les conclusions du Conseil. Toujours d'après cette source, le Conseil devrait "inviter l'Ecofin à engager la procédure prévue par l'article 112 du Traité de Maastricht" sur la nomination du président de la BCE. Le prochain conseil des Ministres des Finances des Douze devrait se réunir le 15 juillet.Cette annonce est une réelle surprise, car ce matin, le Premier ministre grec, Costas Simitis avait confirmé que le président actuel de la banque centrale européenne resterait en fonction au moins jusqu'en octobre prochain. "Je ne pense pas qu'une telle question puisse être décidée demain", précisait alors le chef du gouvernement hellénique. La date d'octobre avait surpris car on s'attendait à une procédure rapide aboutissant dès septembre au remplacement de Wim Duisenburg par Jean-Claude Trichet. De plus, Costas Simitis avait assuré que la question n'avait pas été évoquée jusqu'ici lors des discussions entre dirigeants européens. Le communiqué final du Sommet ne devait pas comporter de mentions sur le sujet. "Ce n'est pas nécessaire", avait indiqué le ministre grec des Affaires étrangères Giorgios Papandhréou.Il s'agit donc clairement, si ces informations sont confirmées, d'une victoire pour Jacques Chirac et la diplomatie française. En effet, depuis la relaxe mercredi de Jean-Claude Trichet, le gouvernement français fait pression sur ses partenaires européens pour obtenir un "accord politique", selon les termes mêmes des conseillers de Jacques Chirac. On avait ainsi jeudi entendu les membres des gouvernements grec, allemand, luxembourgeois, italien et portugais soutenir la candidature du Gouverneur de la Banque de France. Pour la France, cet "accord politique" est très important. Même si elle ne fait aucun doute, Paris veut obtenir la certitude de la nomination de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE. En 1998, Paris avait dû batailler ferme pour obtenir un accord verbal aux termes duquel Wim Duisenberg devait céder sa place à Jean-Claude Trichet à mi-mandat. L'affaire du Crédit Lyonnais a repoussé l'échéance, mais le gouvernement français tient à obtenir des garanties plus sûres.
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