Michelin dérape en Bourse

Il est relativement rare de voir Michelin, valeur des plus traditionnelles, apparaître parmi les plus fortes variations du palmarès quotidien de la place parisienne. C'est pourtant ce qui est arrivé ce vendredi, où l'action du manufacturier a perdu jusqu'à 7,2%, affichant du coup un des plus forts replis du SRD.Pour les observateurs, il y a deux explications à cette chute. Tout d'abord, ils ont invoqué les difficultés du concurrent Goodyear, qui dans le contexte actuel sont de mauvais augure. L'Américain ne parvient pas à maintenir ses ventes sur son marché local, et les doutes grandissent sur la capacité de rebond du groupe qui a décidé, à la surprise générale, de ne plus verser de dividende. Au moment où Wall Street a préféré joué la prudence comme le montre la lourde correction dont a été victime le titre cette semaine, quelques analystes n'hésitent d'ailleurs pas à parler d'une éventuelle faillite. Certains ont donc pu être tenté de nourrir des craintes pour l'ensemble du secteur.Mais, c'est surtout la décision de Standard & Poor's de placer les notes de Michelin, et de onze autres groupes (dont Deutsche Post et ThyssenKrupp), sous surveillance avec implication négative qui a été ce vendredi mise en exergue pour expliquer le plongeon de Michelin en Bourse. Sans entrer dans des détails chiffrés, l'agence de notation s'inquiète en effet des insuffisances de financement concernant les engagements de ces groupes en matière de fonds de retraite. "S&P considère que ces obligations vis-à-vis des retraites pas encore financées ont une nature de dette", explique le communiqué qui ajoute que les risques se sont accrus "en raison d'un débat public intense sur des règles de financement plus strictes, la hausse continue des coûts de santé, la détérioration des actions et un environnement économique mondial dégradé".Néanmoins, plusieurs analystes ont indiqué que Michelin a déjà pris des dispositions pour ses fonds de retraite (avec des versements supplémentaires de 200 millions en 2002) et que sur ce point S&P arrive "après la bataille". Un discours qui rejoint celui du groupe auvergnat qui a tenu à réagir en soulignant que "la décision de Standard & Poor's repose sur un changement de méthode que cette agence de notation a décidé d'opérer en reconsidérant le classement des dettes sociales. Elle n'a pas pour origine la transmission par Michelin d'informations nouvelles depuis les résultats du premier semestre 2002", observe le Clermontois.La mise au point semble d'ailleurs avoir été bénéfique à l'action, qui a peu à peu réduit ses pertes pour terminer en baisse de 2,17%, à 27,52 euros.
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