Lehman Brothers n'a pas faibli au 2ème trimestre

Si mercredi Morgan Stanley a fait part d'un deuxième trimestre plutôt morose (en raison il est vrai d'une charge exceptionnelle), Lehman Brothers n'a en revanche pas baissé de rythme. Après la croissance bénéficiaire de 16% annoncée pour le premier trimestre, la banque a même accéléré sa progression puisqu'elle a publié pour son deuxième trimestre (à fin mai) un profit en hausse de 48%, à 437 millions de dollars. Un chiffre qui correspond à un bénéfice par action (BPA) de 1,67 dollar, bien supérieur au consensus, qui tablait sur 1,17 dollar selon First Call.La conséquence directe de cette envolée est une spectaculaire amélioration des ratios du groupe. La marge avant impôts est ainsi passée de 26,2 à 27,4% en un an. Et sur la même période, le ratio de retour sur fonds propres (annualisé) a gagné 5,5 points, à 19,6%.C'est essentiellement la progression de l'activité qui permet d'expliquer cette meilleure rentabilité. De 1,66 milliard de dollars, les revenus globaux de la banque ont grimpé de 37%, à 2,29 milliards sur les trois derniers mois. Ce "niveau record reflète la solide performance de notre modèle d'activité diversifiée", se félicite Richard Fuld, le patron de la banque.Si l'on regarde les chiffres d'un peu plus près, un constat est rapidement établi: cela peut paraître peu surprenant, voire monotone à la longue, mais c'est encore une fois l'obligataire qui a été le moteur de Lehman Brothers. Cette division a vu ses revenus croître de 75%. Et à 1,19 milliard de dollars, elle représente désormais plus de la moitié de l'activité du groupe.Par contre, Lehman étonne beaucoup plus par sa résistance dans d'autres divisions. Certes, dans un contexte boursier incertain, les activités de placement d'actions ont souffert. Mais le groupe s'en est mieux tiré sur les émissions obligataires (où il a presque maintenu son niveau d'activité) et il est même parvenu à améliorer sa performance dans le conseil en fusions et acquisitions. Enfin, bénéficiant certainement de la légère éclaircie en Bourse depuis mars, les revenus de la branche "actions" du pôle "marchés de capitaux" ont gagné 39%, à 450 millions de dollars.Après de tels résultats, la question est bien entendu de savoir si Lehman va pouvoir maintenir le rythme au cours des prochains mois. A première vue, le groupe veut y croire. "Bien que l'environnement économique reste difficile, nous commençons à voir des signes positifs pour notre secteur, comme l'ont montré la hausse des marchés d'actions, et un frémissement dans les fusions et acquisitions". Certains opérateurs restent tout aussi confiants. "Avec son modèle d'activité, Lehman a le vent dans le dos", estime une responsable de fonds américain citée par Reuters. Enfin, le marché ne semble pas avoir un avis divergent. Malgré son recul de 2,89% ce jeudi (dans un marché en baisse), le titre gagne encore près de 35% sur l'année, surperformant les autres banques américaines.
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