Divorce consommé entre Ioukos et Sibneft

Suspendu depuis le 30 novembre dernier, le mariage entre Ioukos et Sibneft est rompu. Selon Reuters et la presse moscovite, les deux entreprises sont parvenues le week-end dernier à Londres à un accord mettant un point final à leur éphémère union annoncée en avril dernier. La question d'un éventuel dédommagement de Ioukos reste posée.Selon le quotidien Vedomosti, les deux groupes pétroliers se seraient mis d'accord pour un divorce à l'amiable, sans compensation: Ioukos rendra les 92% des actions Sibneft acquises par la fusion, et Sibneft rendra en échange les 26% de Ioukos et les 3 milliards de dollars obtenus dans l'accord de fusion. Aucun dommage ne sera versé, selon une source "proche des négociations" citée par le quotidien.Reuters a pour sa part une version légèrement différente. Selon les sources citées par l'agence de presse, Ioukos voudrait absolument obtenir une importante compensation - le chiffre d'un milliard de dollars est avancé - de la part de Sibneft, qui avait décidé unilatéralement de suspendre le mariage le mois dernier. Une autre source chez Sibneft, citée par Reuters, affirme cependant qu'il n'est pas question de verser d'indemnité à Ioukos. En tout état de cause, soulignent les sources de Reuters, il faudra au moins un mois "pour mettre au point l'architecture du divorce". C'est l'arrestation et l'incarcération fin octobre du principal actionnaire de Ioukos, le milliardaire Mikhail Khodorkovsi, qui avaient porté le premier coup à cette union qui devait donner naissance à la quatrième compagnie pétrolière mondiale. Son inculpation pour "escroquerie et évasion fiscale à grande échelle" est considérée par de nombreux observateurs comme une mesure de rétorsion de la part des dirigeants russes afin de châtier Mikhail Khodorkovsi, coupable d'avoir affiché des ambitions politiques et de financer des partis d'opposition. Pour ce qui est du traitement judiciaire qui sera infligé à l'homme d'affaires, le procureur général russe Vladimir Oustinov s'est prononcé ce matin dans un hebdomadaire en faveur d'un procès public. Mikhail Khodorkovski, qui risque jusqu'à 10 ans de détention, étudie actuellement avec ses défenseurs le dossier réuni par le parquet.
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