L'ouverture du capital d'ADP engagée

Nommé en septembre à la tête d'Aéroports de Paris (ADP), Pierre Graff a désormais sa feuille de route. L'ancien directeur du cabinet du ministre des Transports est chargé de mener à bien la transformation de l'établissement public en société anonyme détenue majoritairement par l'Etat. Le nouveau patron d'ADP a présenté cet après-midi la teneur de la lettre qui lui a été adressé par le gouvernement et qui précise sa mission. Ce document pose trois principes qui devront encadrer l'évolution statutaire de l'entreprise: d'une part le statut du personnel ne sera pas modifié, d'autre part l'intégrité de la société sera préservée; enfin, l'Etat, qui envisage à terme d'ouvrir le capital de l'entreprise, en conservera la majorité. Pierre Graff a par ailleurs précisé le calendrier de ces changements. L'évolution du statut de l'entreprise devrait faire l'objet d'un projet de loi qui devrait être déposé au parlement "au printemps 2004", pour un vote de la loi "vraisemblablement à l'automne 2004". Pour ce qui est de la mise sur le marché d'une partie du capital d'ADP, Pierre Graff considère que cela ne pourra se faire avant mars 2005. Le président de la société gestionnaire des aéroports parisiens n'a en revanche guère été disert sur les modalités de cette ouverture du capital. Il juge en effet prématuré de se prononcer. Cette privatisation partielle donnera-t-elle lieu à la mise sur la marché de 49% du capital d'ADP, cela se fera-t-il plutôt par étapes ou de gré à gré avec des partenaires choisis par le gouvernement (le nom de Vinci est régulièrement cité) ? Toutes ces options sont envisageables. Le président d'ADP se dit néanmoins convaincu de l'intérêt pour sa société d'être cotée. "Je pense que c'est de nature à nous stimuler pour gérer cette entreprise avec une autre culture que celle d'aujourd'hui". Dans un contexte budgétaire difficile pour l'état actionnaire, et face à la nécessité dans laquelle se trouvent de nombreuses entreprises publiques d'accroître leurs investissements, l'ouverture du capital apparaît comme une stratégie essentielle. A titre d'exemple, rappelons qu'ADP a porté ses investissements à 622 millions d'euros en 2002. Au même moment, sa capacité d'autofinancement se réduisait à 318 millions d'euros. Résultat, l'endettement de l'entreprise enfle - 1,84 milliard d'euros à la fin 2002 - et pourrait atteindre 3 milliards d'euros en 2007.
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